image

Cours sur l'activité commerciale
en vente et réparation de radios

Numérisation et mise en page : Pascal CHOUR - 2011

 

Avertissement : les informations données dans ce cours datent de la fin des années 1950. Certaines d'entre-elles, en particulier concernant les aspects légaux et comptables, ont évolué. Il en est de même pour le contexte technique et commercial. Les conseils donnés doivent donc être remis dans le contexte de l'époque et ne sauraient, pour une part d'entre-eux, être directement utilisés dans les années 2000.

 

 

1 - PREAMBULE

Quel que soit le but que vous entendez tirer de votre étude, quel que soit l’intérêt qui vous pousse à suivre mon cours, les leçons que vous allez commencer ont pour vous•une grande importance.

Le commerce de la radio qui est un des rouages de ce marché, a besoin d’être connu dans les détails par tous ceux qui s’y destinent par intérêt scientifique, comme par ceux qui s’en servent pour des raisons économiques.

Cette nouvelle science, la Radioélectricité, a créé en peu d’années des industries, des commerces très riches, en procurant du travail à des milliers d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs.

Et la prospérité de ces entreprises est due à la politesse commerciale, à la connaissance de règles déterminées, à l’honnêteté et au sérieux de ceux qui les dirigent.

Du plus modeste laboratoire à la plus grande société, tous oeuvrent en vue du haut degré de spécialisation technique, et grâce à une exacte connaissance de la pratique commerciale ; ceci n’a été possible qu’avec l’expérience de tous ces amateurs qui au début de la radio ont entrevu ses grandes possibilités d’expansion.

Les premiers appareils radio-récepteurs rudimentaires, qui maintenant nous font sourire, excitaient la méfiance et n’invitaient que quelques passionnés à les acheter.

La diffusion est surtout due, mis à part les perfectionnements scientifiques, à la persévérance des commerçants qui ont su illustrer les qualités de ces inventions avec passion et sérieux, en devenant peu à peu les intermédiaires indispensables entre l’industrie et le public, entre le laboratoire et le client.

Avec le temps, le technicien s’est transformé lui-même en commerçant et il a uni ses qualités de spécialiste avec celles de commerçant ; à l’issue de luttes, pas toujours victorieuses, il a créé le type du vrai commerçant de la radio.

En effet, qui, mieux que le technicien, pouvait et peut maintenant illustrer valablement les qualités de sa création ; qui, mieux que lui, peut connaître la valeur intrinsèque et morale de l’objet qui est le fruit de son intelligence ?

Mais, pour y arriver, pour être enfin un technicien-commerçant, il faut connaître les règles précises qui régissent le commerce en général et en particulier celui de la radio.

Ces leçons de formation commerciale que je vous propose, naissent d’une longue expérience dans ce domaine et puisque dans le commerce, il faut une certaine quantité de ruse, je vous invite à ne pas faire connaître aux autres tous les conseils que je pourrai vous donner : bien certainement, ils seront basés sur la plus absolue honnêteté, mais il est nécessaire que vous tiriez le maximum de votre travail, et il est juste que les sacrifices supportés pendant l’étude trouvent une compensation.

Comme premier conseil alors, soyez réservé avec tous, même avec vos amis auxquels ces leçons n’ont pas à être communiquées. Je vous indiquerai comment vous devrez agir, toujours du point de vue commercial, avec vos amis, vous parents, vos connaissances ; vous commencerez par apprendre un art dont les secrets ne doivent pas être divulgués, sous peine de perdre tout le bénéfice de ce cours.

La discrétion est une des plus belles vertus, car malheureusement il y en a beaucoup qui, abusant de la confiance des autres, en tirent profit malhonnêtement. Discrétion ne s’identifie pas avec méfiance. Un bon commerçant doit être cordial avec tous, et plein de franchise dans ses explications : il doit se faire aimer par sa droiture.

Ces leçons doivent servir précisément à former, outre de bons techniciens, des hommes aptes à faire, de la radio, un commerce présentant des garanties sérieuses aux consommateurs qui, en définitive, sont les soutiens du commerce lui-même.

Le produit que le technicien crée ne servirait à rien s’il ne se vendait pas.

Celui qui achète et qui utilise le produit que le technicien a préparé est un consommateur qui se renouvelle, pourvu que le produit qu’on lui fait connaître soit bien présenté et qu’il possède les qualités qui le rendent parfait.

Il s’agit donc de fonctions commerciales et pour les expliquer, de même qu’en technique, il faut une certaine spécialisation.

Avec ces leçons, je me propose de vous mettre au courant des règles commerciales afin que cette formation vienne appuyer les qualités de technicien que vous acquerrez dans les autres parties du cours.


2 - NECESSITE D’UNE FORMATION COMMERCIALE POUR LES DIFFERENTES CATEGORIES D’ELEVES

Vous qui avez commencé l’étude de ce Cours, vous êtes bien naturellement attiré par l’Electronique, c’est-à-dire que vous éprouvez non seulement un sentiment de curiosité mais aussi un vif désir d’en pénétrer ses mystères.

En vous inscrivant à ce Cours, vous désiriez avec juste raison bénéficier des immenses perspectives de cette technique : quels que soient le« motifs personnels qui vous ont conduit à entreprendre cette étude, c’est avec le légitime souci de réussir que vous vous êtes confié à EURELEC. Or sachez bien que tous mes correspondants font partie d’une même et grande famille, et que mon désir le plus cher et aussi le plus impérieux est de vous satisfaire.

La vie moderne est en permanente évolution : la technique prend chaque jour de plus en plus d’importance, notre pays exige toujours davantage de techniciens. Il y a là un courant contre lequel on ne saurait aller sans risque d’étouffement : mais la technique pour progresser doit prendre conscience des besoins de la consommation.

Il ne faut pas être un bon technicien, amateur ou professionnel et s’isoler du monde sans contact extérieur : seuls quelques savants le peuvent. II faut connaître les problèmes de vente que pose l’écoulement d’un produit ; il y a donc nécessité pour chacun de nous, de "penser" le problème commercial.

Vous avez commencé l’étude de la radioélectricité ; quelles que soient vos occupations actuelles ou votre tendance du moment, vous ne pouvez pas savoir la décision d’orientation que vous prendrez à l’issue de ce cours, en raison même de l’influence qu’il aura exercé sur vos goûts : vous ne devrez donc pas ignorer les problèmes commerçiaux qui se posent au technicien.

Ces leçons de formation commerciale sont donc une nécessité qui complètent un enseignement scientifique : bien sûr, elles s’adressent plus particulièrement à ceux qui désirent de la Radio s’en faire un métier, mais tous les autres doivent aussi en être avertis,

En effet, si comme je le pense vous vous rangez dans une des quatre catégories suivantes, vous constaterez rapidement par vous-même qu1il est de votre intérêt de ne rien ignorer de cette pratique qui est le complément indispensable, souvent l'aboutissement, de la technique industrielle.

Ces catégories distinguent :

  1. Ceux pour qui l’étude de ce cours est un délassement, en même temps –qu’une curiosité d’esprit.
  2. Ceux auxquels le cours procurera un enrichissement intellectuel en même temps qu’il améliorera leurs conditions matérielles par une promotion dans la hiérarchie du travail.
  3. Ceux qui étudient avec le désir, une fois le cours achevé, de trouver un emploi de technicien clans l’industrie.
  4. Ceux qui ont l’intention d’entreprendre une activité technico-commerciale dans une branche de la radio.

Il s’agit d’une division purement théorique car rien n’est immuable, et on peut fort bien admettre que le technicien voudra un jour s’établir à son compte.

De même l’amateur peut se trouver, par un revers de fortune, dans la nécessité de trouver un travail plus rémunérateur dans l’industrie.

Je commencerai par ceux qui étudient par plaisir, ou par curiosité, c’est-à-dire les personnes qui, tout en ayant une occupation et un traitement assurés, ou encore ayant des moyens suffisants pour vivre, prélèvent sur leur temps libre quelques heures d’étude, en raison de l’intérêt qu’ils éprouvent à connaître cette technique.

Si l’on peut être tenté de les envier, il faut sans doute les féliciter, car ce n’est souvent pas le besoin qui les pousse à prendre le chemin de l’étude.

A ceux-là je désire faire une recommandation particulière : ils ne doivent jamais se lasser, sous prétexte que l'étude ne leur apporte aucun bénéfice.

Qu’ils ne se laissent pas arrêter par des difficultés passagères ; les détours de l’étude sont quelquefois fatigants mais les satisfactions en sont nombreuses.

Qu’ils se rappellent que, précisément dans le domaine de la radio, on doit de nombreux progrès et inventions à d’obscurs amateurs.

Je dirai même que le fait d’une certaine tranquillité financière doit les pousser à s’appliquer à l'étude.

EURELEC, avec sa méthode nouvelle et originale d’enseignement, ratifie pleinement leur désir d’apprendre. Il n’y a pas de découragement à avoir s’ils estiment qu’il est trop tard pour suivre un cours : ce n’est pas l’âge qui compte,

Celui qui sent le besoin d’apprendre, et de connaître ce qui est nouveau, est toujours jeune.

Au second groupe appartiennent ceux qui ont l’intention de se spécialiser parce qu’ils désirent augmenter leur situation financière en occupant leurs heures de liberté.

Même en ayant déjà une occupation rémunérée, les circonstances et un vif intérêt pour la radio les poussent à être quelque chose de plus. Ils ont droit à toute notre estime car, sans se soucier de la fatigue d’une longue journée de travail, ils occupent les heures destinées au repos et aux distractions, a étudier ce qui leur procurera des moyens pour améliorer leur salaire.

Leur désir légitime d’« ascension » qu’ils montrent en s’inscrivant au cours sera amplement satisfait : les privations momentanées qu’ils consentent se traduiront par un bénéfice tangible.

Celui qui a le courage de renoncer momentanément aux distractions pour améliorer son propre avenir, rend service à lui-même, à sa famille et à la société.

Le progrès est fait de ces hommes, dans tous les domaines d’activité, dans toutes les branches de la science, de l’industrie ou du commerce, ils ont toujours gagné à force de volonté.

J’engage tous ceux là à persévérer, en les assurant de mon appui personnel et de celui d’EURELEC tout entier.

Ceux qui on l'intention, une fois le cours fini, de devenir techniciens de l’industrie spécialisée, sont le plus souvent, des jeunes qui, devant décider de leur avenir, ont choisi la radioélectricité comme le chemin le plus sûr du succès.

Ils ont pleinement raison.

L’avenir est dans l’électronique qui doit encore nous apporter beaucoup et, parce que cette science est jeune, elle est encore pleine d’inconnu.

Elle a besoin d’hommes, volontaires, impatients de découvertes et désireux de mettre à la disposition de l’humanité tout ce dont cette science peut la faire bénéficier.

Nombreuses sont les voies ouvertes à ces hommes-là : industries, laboratoires, stations de radiodiffusion, centres techniques militaires, marine aviation, laboratoires de recherches scientifiques, etc.

L’avenir est entre leurs mains, et ils n’auront d’autre difficulté que de le saisir. S’ils veulent être appréciés, qu’ils se lancent avec volonté et persévérance dans l’étude. La médiocrité ne sert à personne : il faut faire bien, toujours et avant tout.

Enfin, au dernier groupe appartiennent ceux qui ont comme but l’établissement d’un commerce ou l’emploi d’un poste technico-commercial dans l’industrie. Ils distinguent les fonctions de production et de vente, et savent dès maintenant qu’ils peuvent recueillir les fruits d’une bonne formation commerciale.

Ils n’auront pas à subir de déboires si leur préparation est bien faite, et s’ils assimilent bien les enseignements contenus dans ces leçons. Qu’ils se rappellent que le chemin du succès n’est pas toujours facile à parcourir et qu’il faut avoir de la volonté pour atteindre l’idéal qu’on s’est fixé.

Il n’est pas nécessaire que vous me disiez à quel groupe vous appartenez : ces leçons serviront à tous, pourvu qu’elles soient bien comprises, assimilées et souvent consultées.

A tous je dis "BONNE CHANCE !", profitez au maximum du cours, suivez-le sérieusement, imposez-vous un rythme d’étude qui ne soit ni trop lent, ni trop rapide : EURELEC est tout à votre service.


N°3 et 4 - LES CLIENTS

Une conception simplifiée du commerce permet d’établir que les rapports d’un commerçant sont basés sur deux facteurs : clients et fournisseurs.

Tous les deux sont l’essence même de cette activité, dont la nécessité est de fabriquer ou de se procurer le produit aux meilleures conditions, et le but, de le vendre aux acheteurs en stimulant leur désir d’acheter.

Il est évident, que pour être un bon commerçant il faut acheter ou produire bien et cela au coût le plus bas pour pouvoir vendre aux conditions les plus intéressantes, c’est-à-dire en tirant de cette opération un gain licite.

Examinons maintenant l’élément le plus délicat à traiter, c’est-à-dire la clientèle.

Elle est formée du grand public qui évidemment a les possibilités, les goûts, et les désirs les plus divers. Il est alors nécessaire d’agir avec chacun d’une façon différente et de chercher à connaître au plus vite leur façon de penser, leur mentalité, de manière à les satisfaire, en sauvegardant bien entendu, ses propres intérêts.

En partant de cette première idée, nous pouvons ranger les clients dans les catégories suivantes :

Cela ne peut être une classification parfaite parce que la personnalité humaine n’est pas rigide et que de l’une à l’autre il n’y a parfois que des nuances.

Mais souvenez-vous que tous les clients exigent comme condition première d’être bien traités. Personne n’aime être trompé : aussi agissez toujours avec la plus grande loyauté.

La seule chose permise au commerçant est de cacher parfois la vérité mais pas de la changer.

Enfin, lorsque vous promettez, essayez de tenir coûte que coûte vos promesses.

Pensez-y bien, avant de vous prononcer sur la date d’un travail ou sur le coût d’un produit que vous devez encore acheter à votre tour.

Le client apprécie beaucoup la ponctualité et n’aime pas les surprises dans les prix.

S’il s’agit de réparations, donnez l’importance qu’elle mérite à l’appareil de chacun, même s’il s’agit d’un vieux modèle ou d’un modèle démodé.

Pensez que chacun de nous a tendance à s’attacher à ses objets personnels et n’aime pas les voir se déprécier.

Si la réparation n’est pas possible, employez tout votre savoir pour le faire comprendre au client, en lui proposant peut-être un appareil plus moderne pour le remplacement.

En faisant voir au client que vous vous intéressez à lui, vous aurez sa sympathie qui vous sera ensuite fructueuse sous la forme d’une bonne publicité gratuite. Ce sont des règles élémentaires mais nécessaires, qui ont fait la fortune de plus d’un commerçant.

Une certaine simplicité aussi attire toujours l’estime d’une grande partie de la clientèle. De plus ces qualités sont nécessaires, non seulement dans le commerce, mais aussi dans tous les rapports avec nos semblables.

Etudions maintenant les caractéristiques particulières des catégories dans lesquelles nous avons classé la clientèle. Déjà, en lisant cette classification, vous vous êtes fait une idée de la personnalité de chacun.

Cependant, une analyse plus complète est nécessaire même sommairement.

Clients confiants :

Dans cette catégorie rentrent les clients qui s’offrent à vous avec la plus entière confiance. Ils sont absolument certains de la qualité du produit proposé, de leur achat, ou du résultat de la réparation qu’ils vous ont confiée. Généralement, ils ne discutent pas sur le prix et ils ne demandent pas de justifications.

Par leur constance dans l’utilisation de vos services et par la clientèle qu’ils vous procurent à certains moments, ils ont le droit de devenir des clients honorifiques. Cela signifie que pour ceux-ci, de temps en temps, quand il s’agit de petites réparations au cours desquelles vous fournissez seulement votre main-d’oeuvre, vous ne devez pas demande r la rémunération.

C’est un premier geste de reconnaissance à la fidélité et à la confiance du client.

Traitez le mieux possible ce genre de clientèle et faites tous vos efforts pour la satisfaire.

A ces clients vous pouvez proposer l’achat de modèles nouveaux et des perfectionnements même coûteux au récepteur qu’ils possèdent. Par la confiance qu’ils ont en vous, ils se laisseront facilement convaincre.

Mais il faut ne pas les tromper ; soyez assuré d’offrir un bon produit et d’exécuter un travail de la meilleure qualité possible. En un mot, ils ont droit à toutes les attentions possibles.

Clients normaux et peu exigeants :

Nous pouvons les appeler clients de passage. Inconnus du négociant ou du radioréparateur, ils se servent chez lui occasionnellement sans avoir d’exigences particulières sinon celle d’être bien servis.

Ils sont généralement très réservés et il est difficile de se faire une idée claire du genre de personne à laquelle on a à faire.

Ils doivent être traités, commercialement, toujours avec la correction qui leur est due et avec amabilité.

Clients méfiants et tatillons :

Celle-ci est la catégorie la plus difficile à satisfaire. Ils sont par nature méfiants et craignent toujours d’être trompés.

C’est la raison pour laquelle ils sont tatillons, veulent tout savoir, et s’intéressent à tout avec des questions parfois insidieuses ; ils laissent toujours l’impression d’être mécontents.

S’il s’agit de réparations, démontez l’appareil en leur présence : rassemblez les pièces dans une boîte unique, et éventuellement, marquez d’un signe les tubes pour qu’ils ne vous croient pas assez malhonnête pour les leur changer. Mais ne leur donnez jamais la satisfaction de faire les réparations en leur présence ; leur mesquinerie les porterait à mesurer le temps employé et à contrôler chaque opération pour vous contester la facture finale.

Au moment de la remise de l’appareil, essayez-le et faites-le contrôler par eux-mêmes ; donnez leur toutes les pièces défectueuses que vous avez changées.

Même dans le cas de vente de l’appareil nouveau, essayez-le longuement chez eux pour qu’ils ne puissent pas se plaindre du transport et de la mise en service de l’appareil.

En traitant avec ces clients, il faut être le plus possible loyal, très aimable, mais réservé. Chaque parole dite en trop, peut se retourner contre vous. Evitez absolument de vanter plus qu’il ne mérite, un produit que vous pensez qu’ils vont acheter : cela risquerait de vous créer des difficultés si dans son emploi il ne répondait pas aux qualités que vous avez vantées.

Clients avares et économes.

Ce sont des clients qui veulent attirer tous les avantages de leur côté : travail bien fait, produit supérieur au plus bas prix possible. Ils ont l’habitude de demander les prix les plus bas pour chacun de leurs achats, sans jamais reconnaître l’honnêteté du marchand ou du réparateur.

Chez les avares, l’avidité arrive parfois à être offensante envers ceux qui s’astreignent à un commerce sérieux.

D’autres ne sont pas satisfaits s’ils n’obtiennent pas une diminution sur le prix, même si ce dernier était convenu à l’avance.

En les connaissant parfaitement bien, il n’est pas difficile de les contenter pour les réparations ; il suffit de majorer le prix tout d’abord, puis de le diminuer, en leur laissant supposer que cette remise est due à leur insistance. Ceux-ci, malgré leur prétention, ont confiance en leurs commerçants et sont faciles à contenter. Ayez un peu de prévoyance à leur égard et faites-leur quelques réductions : vous ne les perdrez plus. Au contraire, il est très probable, qu’ils vous trouveront d’autres clients en établissant la renommée de votre honnêteté et de votre complaisance.

Avec les véritables avares, c’est-à-dire avec ceux qui ne sont jamais disposés à reconnaître les facilités éventuelles accordées par le commerçant, il faut user d’une certaine fermeté. Il faut être aimable, certes, mais ferme et souvent intransigeant.

Dans certains cas, il vaut mieux ne jamais servir de tels clients car, en interprétant mal vos concessions, ils peuvent penser que vous avez un besoin excessif de leurs services, à n’importe quel prix et en vous abaissant à n’importe quel compromis. Ce ne peut être pour vous qu’une mauvaise publicité. Il vaut donc mieux dire fermement à ces personnes que tel travail ou tel produit ne peut être fait ou vendu au prix réclamé.

Certains, par nécessité ou habitude, ont déjà, avant de se rendre chez vous, visité d’autres laboratoires ou d’autres magasins et demandé les prix sans se décider. Ils s’arrêteront là où ils trouveront le plus bas prix sans se soucier de la qualité du travail exécuté ou du produit acheté.

Avec ce genre de clients il faut faire preuve d’un maximun de réserves.

Quand il s’agit de réparations, ils sont capables de se faire indiquer la panne pour se procurer ailleurs la pièce qui doit être remplacée et la changer eux-mêmes.

Ne leur indiquez jamais le défaut du récepteur qui est en panne.

Clients techniciens et très exigeants.

Il s’agit ici de clients qui ont des connaissances sur la radio et l’électricité, mais dont les connaissances sont purement théoriques, et qui doivent obligatoirement se confier à un technicien pour l’exécution du travail.

De tels clients sont généralement bien informés de toutes les caractéristiques des nouveaux appareils et peuvent en analyser les mérites et les inconvénients.

Habituellement, lorsqu’il s’agit de réparations, ils préfèrent qu’elles soient exécutées devant eux et ceci, uniquement pour la passion qui les anime, pas du tout par méfiance.

Ne cherchez pas à les conseiller. L’hésitation éventuelle que vous pouvez avoir pour repérer une panne pourrait nuire à la confiance que l’on vous accorde.

Si vous devez leur vendre un appareil, il est inutile de leur parler longuement des qualités ou des avantages qu’ils connaissent fort bien, et avec eux vous devez rarement discuter du prix.

S’ils sont très riches et aiment les nouveautés, il serait nécessaire que votre magasin, s’il est fréquenté par de tels clients, ne manque jamais des produits les plus récents et de technique moderne.

C’est une clientèle sûre, même si elle est exigeante, et elle doit être traitée avec beaucoup d’égards ; dans les conversations techniques que vous avez avec elle, faites attention à ce que vous dites pour ne pas nuire à votre réputation.

Clients désagréables et insatisfaits.

Ils ne sont pas très nombreux, mais étant malheureusement portés à la discussion, ils peuvent nuire à la bonne marche d’une maison de commerce. Souvent, ils cherchent à discuter devant d’autres clients, en se complaisant dans ce manque d’éducation. Il s’agit, généralement, de personnes qui exigent des réparations absurdes, prétextant des défauts qui sont souvent le fruit de leur fantaisie.

Dans certains cas, ils peuvent tout de même avoir raison ; mais habituellement il s’agit de défaut du récepteur, qu’aucune réparation ne pourrait éliminer. Ils peuvent déjà avoir porté leur récepteur chez deux ou trois réparateurs différents et n’ont recours à vous que parce qu’ils sont peu satisfaits du résultat obtenu chez les autres.

Quand ils achètent un nouvel appareil, il leur arrive très facilement de vous le rapporter après quelques jours en prétextant des imperfections inexistantes. En réalité, ce sont des mécontents et il est très difficile de les satisfaire.

II faut un tact particulier pour traiter avec ces gens là, surtout ne vous laissez pas entraîner dans des discussions qui peuvent naître de leurs manières provocatrices.

S’ils laissent un appareil à réparer, prenez-en grand soin afin qu’ils ne puissent se plaindre d’éraflures ou de rayures sur l’ébénisterie ou d’empreintes sur le châssis. Fixez toute votre attention sur ce travail pour qu’il soit parfait et qu’il n’y ait aucun motif entraînant des remontrances de leur part.

Amis, parents, connaissances.

Ce ne sont pas de vrais clients, mais ils doivent être servis comme tels et souvent gratuitement.

Cependant, à part l’intimité que vous pourriez avoir avec cette catégorie de personnes, valorisez toujours votre profession soit en étant réservé avec eux au sujet de vos comptes, soit en vous abstenant de laisser paraître les malices de votre profession.

Limitez-vous à exécuter gratuitement les seules réparations qui ne demandent pas de changement de pièce.

Si vous devez leur vendre un appareil, accordez leur des facilités soit d’escompte soit de paiement, mais n’exagérez pas ; vous pourriez alors leur donner l’impression que vos gains sont très importants et qu’ils vous permettent des facilités avantageuses.

Vous noterez que le bon sens est la note dominante qui doit subsister dans vos relations avec la clientèle accompagné par de bonnes manières et une fermeté suffisante dans vos affirmations.

Malgré ces prévoyances il vous arrivera parfois quelques discussions déplaisantes ; en analysant les causes qui les ont provoquées, vous pourrez éviter à l’avenir de pareils inconvénients.

L’expérience est toujours nécessaire, car la théorie seule ne peut pas vous indiquer toutes les situations dans lesquelles vous pouvez vous trouver au cours de vos rapports avec la clientèle.


N°5 - FOURNISSEURS

Nous avons examiné, dans les leçons précédentes, le problème du client. Passons maintenant aux fournisseurs.

Ils peuvent se diviser en trois catégories principales :

  1. Fabricants
  2. Grossistes
  3. Demi-grossistes.

Chacune de ces catégories a une fonction bien définie dans l’approvisionnement en fournitures des négociants et des laboratoires.

En général ils emploient, pour offrir leurs produits, des voyageurs et des placiers qui représentent la liaison directe entre l’acheteur et le vendeur.

Souvent l’acheteur ne connaît que le représentant d’une grande maison et il est client de cette entreprise uniquement en vertu de la sympathie qu’il éprouve envers son représentant.

En ce qui concerne les industries de moindre importance, elles ont, dans les grandes villes, des dépôts auxquels tous les négociants et les radio-dépanneurs de la région peuvent s’adresser pour leurs achats.

Il vous est nécessaire de bien connaître la catégorie dans laquelle se trouvent vos fournisseurs, et je vais vous en faire une description,

- LES FABRICANTS

Ce sont ceux qui créent et produisent la marchandise ; puis ils la cèdent aux grossistes et aux commerçants, généralement par grandes quantités.

Le fabricant a, à sa disposition, des techniciens, lorsqu’il ne l’est pas lui-même. Il est obligé de fabriquer les radiorécepteurs ou les pièces détachées en série, afin d’être en mesure de satisfaire les clients qui lui réclament son produit.

Dans la branche de la radio, l’industrie vend, presque toujours, directement au négociant lorsqu’il s’agit d’appareils et au marchand en gros lorsqu’il s’agit de pièces détachées.

- LES GROSSISTES

Ce sont des commerçants ayant d’importants moyens financiers et qui peuvent acheter aux fabricants des quantités de marchandises à de très bas prix. Cela est uniquement valable pour les accessoires et les pièces détachées.

Ils ne revendent les produits achetés qu’aux négociants et aux radio-dépanneurs, à l’exclusion du public.

Le mode d’achat, allant parfois Jusqu’à prendre la totalité de la production d’une société, leur permet, ensuite, de vendre la marchandise à des prix intéressants.

Leur rôle est incontestablement nécessaire parce qu’il assure au fabricant un écoulement continuel de ses produits et lui enlève les soucis de la gestion commerciale.

Aux négociants de détail, ils donnent la possibilité de choisir entre les différents produits et la certitude d’une stabilité de prix.

- LES DEMI-GROSSISTES

Ils ont, en moindre importance, la même fonction que les grossistes mais sont, en outre, des détaillants.

Naturellement, ils doivent pratiquer, pour le même produit, deux prix différents : un plus bas, pour le négociant ou le laboratoire, l’autre, plus élevé, pour le public.

C’est seulement de cette façon qu’ils peuvent s’assurer les deux clientèles.

Au début de votre activité commerciale, vous vous trouverez dans l’obligation d’alimenter votre stock de vente et d’équiper votre atelier de dépannage avec des marchandises bien déterminées.

Vous aurez certainement besoin, en ce qui concerne l’atelier, de produits de consommation indispensable pour pouvoir effectuer vos premières réparations.

Dans une prochaine leçon, je m’arrêterai plus longuement sur les appareils de mesures.

Maintenant, je cherche seulement à vous donner quelques conseils sur le meilleur moyen d’acheter ou de traiter avec les fournisseurs.

Si vous avez l’intention de n’acheter qu’en nombre limité certains articles, vous pouvez vous adresser à un demi-grossiste qui vous fournira les marchandises nécessaires en petite quantité.

Par "marchandises nécessaires", j’entends : condensateurs, résistances, lampes pour les cadrans, fils, câbles, conducteurs, fiches, etc.... Vous serez toujours sûr d’utiliser cette marchandise au cours de votre activité professionnelle.

Je ne vous conseille pas d’acheter certains produits si vous n’avez pas la certitude de les utiliser ; par exemple : transformateurs, haut-parleurs, châssis, ébénisteries, etc...

Ils constituent un capital qui dort et avec le temps, ces accessoires invendus perdront de leur valeur et de leur utilité.

Après avoir fait une liste des articles nécessaires, rendez-vous chez le grossiste et faites vous montrer les produits et indiquer les prix. Laissez entendre que vos achats se répéteront et pourront être plus importants. Le grossiste pourra ainsi se baser sur la possibilité de réductions successives de prix.

Prenez garde de vous charger plus que du nécessaire, aussi bien en ce qui concerne la qualité que la quantité des marchandises ; et, entre plusieurs produits, semblables, choisissez celui dont la marque vous assure le plus de confiance. Vous devez toujours vous rappeler que dans les réparations, lorsqu’il faut changer une pièce défectueuse, il vaut mieux le faire avec une pièce de bonne qualité.

Le bas prix ne doit pas vous influencer.

Par exemple, le marchand peut vous indiquer trois ou quatre noms de condensateurs ; leurs prix seront différents, mais la différence entre l’un et l’autre pourra être faible.

Il serait absurde que pour une légère économie, vous risquiez de voir l’appareil que vous avez réparé revenir chez vous, à cause du mauvais fonctionnement d’un condensateur sur lequel vous n’avez fait qu’une économie dérisoire.

Dans un tel cas, vous vous faites un tort considérable, car vous mécontentez le client et courrez le risque de vous faire une mauvaise publicité.

Pour ces achats, vous devez toujours payer à la livraison ; vous pourrez obtenir un délai lorsque votre position se sera consolidée, et que vous serez alors bien connu des fournisseurs. De temps en temps lorsqu’il vous sera nécessaire d’acheter du matériel - (tubes, haut-parleurs), vous le ferez toujours suivant le critère de la qualité.

Du même marchand, vous pourrez facilement avoir la liste des différentes maisons de production, de sorte que la recherche de la pièce dont vous aurez besoin vous sera considérablement facilitée; et vous en connaîtrez son prix à l’avance.

Si simultanément à l’atelier de dépannage, vous avez l’intention d’ouvrir ou de reprendre un magasin (argument que je traiterai plus longuement dans une prochaine leçon) vos achats seront alors plus importants, car vous aurez alors à alimenter votre stock de vente en appareils de réception.

Ces achats doivent être faits avec la plus grande attention et nous en parlerons dans la prochaine leçon.


N° 6 - ACHATS POUR UN MAGASIN DE VENTE

Dans les leçons précédentes, nous avons examiné ce qu’il y avait lieu de faire pour de petits achats relatifs à l’atelier de dépannage.

Je vais vous illustrer maintenant le procédé à suivre pour les achats de marchandises destinées à votre magasin.

Une des premières qualités d’un magasin d’articles de radio-électricité est la grande variété des types afin de satisfaire tous les genres de clientèle.

Dans une branche aussi délicate que celle de la radio où, chaque année, naissent de nouveaux modèles qui font déprécier ceux qui sont moins récents, il faut une habileté particulière dans les achats.

Ne serait-ce que, pour ne pas courir le risque de se trouver un jour avec le magasin plein d’appareils périmés et difficilement vendables sinon à bas prix.

Lorsque vous serez sûr de commencer votre activité commerciale, il faut vous informer de tous les modèles en commerce.

Vous pouvez le faire soit au moyen de revues spécialisées soit, en faisant connaître aux constructeurs votre désir, en les priant de vous communiquer leurs listes avec les prix correspondants.

Avant de décider un achat quelconque, étudiez bien le genre de clientèle qui peut fréquenter votre magasin.

Si vous exercez votre activité dans une zone populaire, je ne vous conseille pas d’acheter des appareils de luxe. Vous pouvez tenir à disposition du client des récepteurs d’emploi plus commun (le 5 tubes classique) et surtout de marque connue.

C’est un type de clientèle qui a peu de temps pour se mettre au courant des séries et des marques discrètes, même si elles sont très bonnes, et qui connait seulement ce qui peut lui être le plus facilement conseillé par la publicité que les grandes maisons font dans les journaux.

Si votre magasin est dans une zone plus riche, vous pouvez alors essayer de compléter votre assortiment avec des produits d’un certain luxe mais toujours en peu d’exemplaires.

Lorsque vous aurez choisi le genre de marchandise adapté à votre clientèle, vous pourrez commencer à consulter les différentes listes et établir un certain nombre d’appareils pour chaque marque.

Vous pourrez, ainsi, faire un calcul approximatif de la dépense à faire et réduire ou augmenter le nombre des récepteurs en fonction de vos disponibilités financières.

Enfin, vous pourrez demander à voir les représentants des différentes maisons et par eux vous aurez la description des qualités et avantages des appareil choisis.

Mais faites attention - Le rôle du représentant est de vendre et, puisque c’est son métier, il réussit facilement à convaincre son client d’un achat plus important que celui initialement prévu.

Sachez l’éviter en vous tenant scrupuleusement au plan d’achat établi.

De plus, avant de confirmer définitivement votre commande, faites vous préciser la remise et les délais éventuels de paiements que l’on vous accorde.

Quelques maisons accordent des paiements différés jusqu’à un maximum de 120 jours (4 mois) et acceptent, comme au comptant, les traites que vous auriez reçues en paiements pour une vente à tempérament.

Comme vous le comprendrez, ce sont des facilités très avantageuses qui donnent une certaine liberté et laissent au commerçant la disponibilité de l’argent liquide.

Mais cela ne doit pas être un motif suffisant pour se charger en excès de marchandise, spécialement au début, lorsqu’on ne connaît pas encore exactement le volume de ses ventes.

A ce propos, je dois vous avertir que dans le commerce de radio les ventes sont assez saisonnières.

Elles sont relativement calmes pendant l’été, très intenses en automne et en hiver, et baissent insensiblement jusqu’à l’été.

En effet, les maisons productrices, lancent leurs nouveaux modèles sitôt après le 15 Août pour permettre au négociant de se réapprovisionner avant la bonne saison.

Enfin, certaines grandes maisons sont peu désireuses de vendre leurs modèles à tous les négociants, mais préfèrent choisir les meilleurs pour en faire

des "concessionnaires de zone". Il n’est pas facile d’obtenir cette concession et vous ne pourrez penser à une combinaison aussi avantageuse qu’après quelques années d’activité lorsque vous serez bien connu et que vous aurez acquis l’estime et le crédit des fournisseurs.

Les fournisseurs sont toujours bien informés de la marche d’une maison et, autant ils sont prêts à accorder leur confiance à un magasin actif, autant ils sont prêts à la refuser lorsque le négociant n’a pas su gagner l’estime nécessaire.

Il est juste qu’il en soit ainsi.

Pour compléter votre stock, vous pouvez demander que vous soient donnés des appareils en dépôt.

Cela signifie, que le fabricant vous laisse, avec les garanties d’usage, un certain nombre de radio-récepteurs que vous paierez après les avoir vendus.

Cela aussi est une combinaison avantageuse qui offre la possibilité d’avoir son magasin riche en marchandises sans courir le risque d’une immobilisation onéreuse.

Vous pouvez, en outre, si vous croyez pouvoir vous enrichir d’une telle clientèle, vous approvisionner en marchandises de genre similaire aux vôtres : disques, tourne-disques, téléviseurs, réfrigérateurs, machines à laver, cireuses, etc.

Mais pour ces articles je vous conseille d’obtenir en dépôt le plus possible de marchandises.

Rappelez-vous qu’avec le fournisseur, pour bénéficier de tout son appui, il faut traiter avec loyauté et correction.

Il faut payer ponctuellement et, en cas de difficulté, n’omettez pas d’en avertir honnêtement votre fournisseur.

Dans la limite du possible les maisons productrices sont toujours disposées à aider un commerçant qui est momentanément embarrassé pourvu qu’elles soient convaincues, je le répète, de sa très grande loyauté.


N° 7 - LES DEVIS

Au cours des précédentes leçons nous avons parlé de la clientèle et des fournisseurs. Nous sommes maintenant en mesure d’évaluer les goûts et les exigences du public, et nous savons comment le satisfaire sur les achats, grâce à notre compétence.

Mais si, dans l’achat-vente d’un appareil de radio il ne faut, au moins en principe, que savoir bien acheter et mieux vendre (car les prix sont déjà pratiquement établis), dans les réparations, les choses sont un peu plus difficiles, le cas n’étant jamais le même.

Le devis est la façon de savoir, d’avance, combien coûtera au réparateur, et par suite au client, la réparation, la modification ou la fourniture d’un produit déterminé ne faisant pas l’objet, d’un prix déjà établi.

Il est nécessaire, particulièrement pour le commerçant, de savoir très bien faire les devis.

Il est facile de se trouver désorienté et, parfois, ne sachant pas combien on doit demander, on risque d’effectuer une réparation à bas prix, d’en subir une perte en sous-estimant son travail.

Pratiquement, les devis se limitent à deux types.

Celui qui se réfère à un travail achevé par votre seule main-d’oeuvre et celui où, en plus de votre travail personnel, vous devez remplacer des pièces défectueuses.

Examinons chacun de ces deux cas, non sans avoir considéré que votre apport personnel n’est pas purement matériel, mais le fruit de vos études et de votre savoir, c’est-à-dire que vous agissez en fonction de votre capacité professionnelle.

N’importe quelle réparation demande toujours du temps: aussi bien pour la recherche et la localisation de l’élément défectueux, que pour sa remise en état.

Le temps employé est donc le premier facteur dont on doit tenir compte dans la rédaction d’un devis. Il faut, pour cela, vous habituer à évaluer, même d’une façon approximative, combien de temps vous passerez à l’atelier ou au laboratoire pour remettre l’appareil en état.

Vous pouvez faire ceci en vous basant sur deux éléments; le premier est le défaut annoncé par le client, le second est la recherche technique des causes probables qui l’ont provoqué.

Cette recherche, qui bientôt sera fonction de votre expérience, vous pouvez d’abord l’effectuer en utilisant seulement les connaissances acquises pendant le cours et en vous basant sur les expériences pratiques que vous avez faites.

Je m’explique par un exemple.

Si le client vous dit que l’appareil fonctionne mais que l’aiguille du cadran est arrêtée, vous déduirez que très probablement, le cadran qui déplace cette aiguille est cassé.

La remise en état est une opération très simple qui peut vous occuper au maximum une heure, en tenant compte du temps employé pour démonter et remonter l’appareil.

Mais, en tenant compte du temps nécessaire pour la réparation, votre devis n’est pas fini.

II ne suffit pas que vous soyez dédommagé des heures passées mais il faut aussi couvrir les frais que, sans doute, vous devez engager pour l’activité de votre atelier.

Ce sont des frais fixes qui dans tous les cas pèsent sur votre bilan et doivent être couverts pour éviter le déséquilibre de votre budget.

Ce sont en l’espèce :

Pour calculer précisément de combien ces frais pèsent sur une heure de travail, vous devez en additionner leur montant annuel, et diviser le résultat par 2400.

Ce nombre (2400) représente les heures ouvrables, pendant une année de 300 jours en se basant sur 8 heures par Jour.

Il est clair que toutes les heures faites en plus, sont tout à votre avantage.

L’année a été calculée sur 300 jours, car c’est effectivement le nombre réel des journées de travail, déduction faite des dimanches, fêtes et congés.

Pour simplifier, supposons que vous ayez les frais suivants (en francs):

Loyer annuel

90.000

Energie électrique (an)

24.000

Chauffage (6 mois)

50.000

Taxes-Impôts (annuels)

36.000

Publicité (an)

24.000

Aucun personnel salarié

0

Le total des frais est de

224.000

Ce total, divisé par les 2.400 heures, vous donne comme frais fixes par heure: 93,30 Frs que vous pouvez facilement arrondir à 150 Frs, compte tenu des imprévus.

Ce compte est sujet a de multiples variantes; pourtant une chose ne change pas: la façon d’obtenir le montant de la dépense horaire.

Nous savons maintenant le temps qu’il vous faut pour la réparation, nous connaissons le montant horaire des frais fixes, mais, vous devez encore établir le montant de votre travail personnel horaire, c’est-à-dire celui qui concerne votre main d’oeuvre.

Je pense qu’un radiotechnicien peut demander de 400 à 600 Francs de l’heure.

Il s’agit naturellement d’une évaluation pratique.

Pour évaluer votre travail,que nous fixons arbitrairement à 500 Frs l’heure ;vous n’avez qu’à ajouter le montant des frais fixes que, plus haut, nous avons déterminé à raison de 150 Frs l’heure.

Nous atteignons ainsi un montant horaire de 650 Frs qui est la rétribution moyenne que vous pouvez demander; à ce chiffre, il est normal d’ajouter une part de bénéfice raisonnable que nous pouvons fixer à environ 15% du prix de vente, ce qui amène finalement à un salaire horaire facturé d’environ 750 Francs.

Ainsi, revenant à l’exemple du remplacement d’un cordon qui aurait nécessité une heure de travail, vous devez demander 750 Francs.

Le prix du nouveau cordon est négligeable, parce qu’il entre dans la catégorie des imprévus que nous avons déjà inclus.

Il est préférable, vous devez vous en rendre compte, que le client n’assiste pas à la réparation, et que, même si elle ne dure que 10 minutes, il faut dans la plupart des cas se faire payer l’heure entière, car il est souvent absurde de fractionner les heures.

Pour des réparations identiques, vous n’êtes pas obligé de demander le même tarif à tous vos clients.

Il peut s’agir d’un appareil de grande valeur et vous pouvez très bien demander 50% de plus, de même que l’horloger qui répare une montre en or, tient également compte de la responsabilité qu’il prend, bien qu’il s’agisse de la même réparation que celle effectuée sur une montre ordinaire.

Vice-versa, avec un client, non profane, qui peut lui-même évaluer le temps employé (moins d’une heure) vous pouvez réduire le tarif de 20% au maximum.

Dans la prochaine leçon, nous examinerons le devis de réparation avec remplacement de matériel.


N° 8 - LES DEVIS

Quand il s’agit de dresser un devis pour une réparation qui demande le remplacement d’une pièce, nous pourrons dire que, dans sa forme la plus simple, il suffira d’ajouter à la dépense horaire, trouvée par le système de la précédente leçon, le prix de la pièce changée.

En effet, dans de nombreux cas, on ne peut pas faire différemment ; mais supposons que le client s’adresse à vous avec un récepteur radio complètement muet.

Vous localisez le dommage : un condensateur défectueux. Toute l’opération aura demandé au maximum deux heures (l.000 Frs) à quoi il faut ajouter la dépense du condensateur (200 Frs).

Selon la conception que nous avons exprimée simplement, vous devez demander pour la réparation 1.200 Frs.

C’est peu de chose si l’on pense que le client ne pouvait absolument plus se servir de l’appareil s’il ne s’était pas adressé à vous.

Très probablement il aurait payé une somme supérieure plutôt que de rester avec un récepteur qui ne fonctionne pas,

Ce sont justement ces cas que seulement l’expérience vous fera reconnaître au premier coup d’oeil, après un bref entretien avec le client.

Les 1.200 Frs demandés peuvent être portés à 1.800 Frs (50% en plus) et le client restera en tout cas très satisfait. Il est naturel que le prix de la pièce détachée soit le prix de vente au public et non celui qui vous a été fait par le grossiste.

Enfin vous aurez eu un plus grand profit sur votre main d’oeuvre, un bénéfice sur la pièce remplacée, et un recouvrement supérieur des frais fixes.

Cela vous servira à compenser les petites réparations mal payées et les heures sans travail.

Si le remplacement de la pièce endommagée ne peut être effectué immédiatement, et s’il faut la compléter de frais postaux de transport,et de temps supplémentaire, ces frais doivent être prévus dans le devis.

Vous devez considérer qu’on ne peut pas fixer une règle exacte ou un tableau de tarifs pour les réparations.

Sur l’exemple des comptes faits précédemment, nous pouvons avoir une base solide pour le calcul des dépenses ; mais, les remboursements ou compensations à prévoir dépendent de plusieurs facteurs que seule, votre habileté à connaître les clients, peut faire tourner à votre profit.

Je vous rappelle, en tout cas, qu’il ne faut jamais oublier d’être honnête et de faire preuve de bon sens.

Si la réparation exécutée représente également un perfectionnement, il n’y a pas de doute que la demande de dédommagement sera supérieure.

Si, après quelques jours de fonctionnement, l’appareil que vous avez réparé vous revient avec le même défaut, il est évident que la deuxième réparation devra être gratuite.

Pour dresser le devis, que beaucoup de clients exigent absolument, il faut encore observer quelques règles:

  1. II ne doit jamais être présenté immédiatement. Vous devez d’abord, en toute tranquillité, examiner l’appareil et évaluer le dommage. Cet examen, ne doit pas pourtant vous faire perdre trop de temps, car le cas peut se présenter, où le client, n’acceptant pas le prix,ne vous laisse pas l’appareil à réparer.
  2. Soyez certain de la pièce qu’il y a lieu de remplacer, pour ne pas avoir de surprises pendant la réparation. Si vous devez en remplacer plus d’une, il est difficile de faire comprendre au client cette situation lorsque le devis est déjà fait, et, dans la pire des hypothèses, vous pouvez être accusé de malhonnêteté. Ces erreurs coûtent donc temps et argent.
  3. Ne donnez pas trop de renseignements sur la cause ou le genre de la panne. Je veux dire qu’il est inutile de donner des détails dans la composition des devis.
  4. S’il s’agit de remplacer une pièce courante (condensateur, résistance, etc...) ne présentez même pas le devis, mais effectuez la réparation tout de suite.

S’il s’agit d’une petite dépense le client acceptera sans doute le travail fait.

En résumé, et nous rapportant seulement aux deux cas de devis cités dans la leçon précédente (avec ou sans remplacement de pièces détachées), nous pouvons nous baser sur des données, certaines pour les dépenses réelles et incertaines pour les compensations.

La détermination de cette compensation est donc confiée à votre bon sens et à votre honnêteté, en relation avec le type de réparation et le client.

Nous devons encore examiner d’autres types de devis que nous définissons :

Les principaux sont :

Il s’agit de travaux très importants qui exigent l’habileté du radiotechnicien et dont on peut toujours tirer un très bon profit tout en sauvegardant l’intérêt du client.

Je ne vous conseille pas, au début de votre profession, d’entreprendre de semblables travaux.

Ils demandent une connaissance approfondie du métier et une expérience suffisante de l’achat des pièces,que l’on ne peut acquérir qu’avec le temps.

Le client qui s’adresse à vous, pour un de ces cas là, le fait parce qu’il a pleine confiance dans vos capacités et il faut donc savoir le conseiller et le guider dans le choix des circuits et des pièces.

S’il entend transformer l’appareil radio en radio-électrophone, il est d’abord nécessaire de vérifier si l’appareil est digne de cette transformation, c’est-à-dire, en peu de mots, s’il en vaut la peine.

Si le récepteur est en bon état, de type moderne et, si sa puissance laisse présager de bons résultats dans la reproduction des disques, la transformation peut être effectuée.

Avant d’établir un devis pour un travail semblable il est nécessaire de savoir du client,quel type de tourne-disques il désire et comment il souhaite l’ébénisterie extérieure.

S’il n’a pas d’idée précise, il faut le guider et le conseiller en concentrant son attention sur les produits de qualité dans lesquels on peut avoir confiance.

Le choix fait, nous pouvons déjà étudier, comme premier élément de calcul, le coût des matériaux.

Nous continuerons l’examen de ces devis particuliers, dans la prochaine leçon.


N° 9 - DEVIS

Au cours de la leçon précédente, nous avons poussé l’analyse d’un devis assez difficile. Maintenant que nous connaissons le prix du matériel, nous pouvons établir le nombre d’heures de travail.nécessaires à la transformation demandée.

Il n’est pas commode d’établir à l’avance, et avec précision, le temps nécessaire à ce travail. Nous pouvons admettre qu’un tel travail nécessitera une dizaine d’heures ; mais, étant donné que lors de l’exécution, des difficultés imprévues peuvent se manifester, il est prudent de majorer ce temps de 50%.

Nous connaissons maintenant le prix du matériel et le prix du travail. Leur somme nous donnera le total; ce dernier devra être revu avec attention avant d’être présenté au client.

En effet, il se peut que la dépense soit très élevée. Nous devons examiner si le client, par échange direct de son appareil qu’il veut transformer en un combiné Radio-Pickup de qualité, dépensera un prix inférieur au devis que nous voulons lui présenter.

Si c’est le cas, il est alors préférable de ne pas exécuter le travail: le client ne sera jamais satisfait.

Si au contraire, l’échange requiert une dépense supplémentaire, alors la transformation est à conseiller.

Je vais vous donner un exemple de ce que je viens de vous dire, car il pourra vous servir comme règle de conduite dans bien des cas semblables.

En admettant que les prix ci-dessous ne soient pas rigoureusement exacts, nous pouvons supposer que dans la transformation demandée, le devis se présente comme suit :

Total que vous pouvez et devez porter à 80.000 Frs.

Un combiné Radio-Pickup de bonne marque avec les mêmes caractéristiques et un meuble semblable, coûte à peu près 130.000 Frs.

Si l’appareil que l’on avait l’intention de transformer est évalué à 30.000 Frs., le client devra dépenser 100.000 Frs au lieu de 80.000 que coûte la transformation. Il est alors naturel d’exécuter la transformation.

Le prix que vous demandez (Frs. 80.000) est accessible au client, et si votre travail est parfait, il sera sûrement satisfait.

Dans la construction d’un récepteur qui satisfait à des exigences déterminées, vous devez suivre le même critère, à la différence près, que vous pouvez demander un tarif plus élevé parce que vous avez créé un appareil complètement neuf avec des caractéristiques qui répondent expressément aux désirs de votre client.

Il ne s’agit pas ici de monter un appareil normal, mais de réaliser un ensemble original.

Toute votre habileté est en jeu et, en outre, l’étude de cet appareil vous demande du temps et de la peine.

Plusieurs cas peuvent se présenter :

Il est très important de contenter les clients exigeants : la réclame qu’ils vous feront est essentielle et vous rapportera.

Que ce soient vos amis, vos parents ou des personnes difficiles à contenter, elles ne manqueront pas de vous recommander à leur entourage.

Si vous servez bien ces clients, votre succès est assuré.

Enfin, dans le perfectionnement d’un récepteur, vous trouverez toujours le moyen de mettre en valeur vos qualités de radiotechnicien .

Mais il vous faut posséder de bonnes connaissances pratiques pour savoir quels sont les appareils qui méritent un perfectionnement, et éviter ainsi de faire un travail inutile en mécontentant le client.

Le perfectionnement d’un récepteur est demandé par le client qui n’a pas les moyens d’en acquérir un neuf, et qui désire, par conséquent améliorer les performances de celui qu’il détient. Dans certains cas, c’est réalisable, dans d’autres, non.

Il vous appartient de concevoir un appareil qui présente les meilleures caractéristiques pour le prix demandé; ne vous laissez pas tenter par la transformation d’un vieux poste trois lampes à P.O. en un type à 5 tubes et plusieurs gammes d’ondes : ce sera un "rafistolage", travail cher et inutile parce que le résultat ne sera probablement pas bon.

Dans ces cas là, il est préférable de dire la vérité au client, avec politesse, mais fermeté.

Si, par contre, le travail vous semble possible, vous pourrez alors faire votre devis en vous référant à ce que nous avons dit précédemment.

Le calcul du temps employé est souvent difficile, et seul un homme très averti peut évaluer avant son exécution les heures nécessaires à ce travail.

Considérez que dans certains cas, vous devez refaire presque entièrement le récepteur, ce dont le client ne se rend pas toujours compte. Soyez donc généralement large sur les heures à prévoir.

Quelquefois, il sera nécessaire d’avertir le client de la dépense probable, et que le devis n’est pas définitif, donc sujet à variation.

Il est bien naturel que vous cherchiez à exécuter du bon travail à un prix convenable.


N°10 - GARANTIES SUR LES RADIO-RECEPTEURS

Un moyen intéressant pour développer les ventes et enrichir la publicité, consiste, à accorder la "garantie du fonctionnement normal" d’un récepteur.

On entend par garantie, la responsabilité que l’on contracte avec le client en lui vendant un appareil, et en l’assurant de son fonctionnement parfait et normal pour une certaine période de temps.

Cela signifie que, si pendant cette période le récepteur se dérègle, on est obligé de le remettre en état, sans que le vendeur puisse prétendre à remboursement de frais.

Quelle que soit la méthode utilisée, vous ne devez pas ignorer toutes les particularités de ce système de vente.

Avant tout, s’il est possible, je vous conseille de ne pas être le premier à parler de garantie. Si le client la réclame, vous ne devez pas la lui refuser, ce qui risquerait de montrer le peu de confiance que vous avez dans le fonctionnement du récepteur.

Lorsque ce cas se produit, n’octroyez pas une garantie pour une durée supérieure à 6 mois; tout au plus, pouvez-vous aller jusqu’à un an.

Il existe trois classes de garantie :

Suivant la première formule on contracte l’engagement d’exécuter gratuitement le travail nécessaire pour une éventuelle réparation, le client ne payant que la valeur de la pièce défectueuse.

Cette méthode est parfaitement acceptable, si l’acheteur est d’accord. Il n’y a aucun inconvénient pour vous, puisque sur la valeur de la pièce remplacée, on peut ajouter un pourcentage qui compensera le temps passé pour la réparation.

D’après la seconde formule, on assure au client non seulement le fonctionnement mais aussi l’échange gratuit de la pièce, ou des pièces qui, éventuellement, pourraient se détériorer pendant la période de garantie (à l’exception des tubes). Cela signifie que, si le défaut ne provient pas d’un tube, vous devrez réparer, ou changer la pièce défectueuse, et ceci est totalement à votre charge.

C’est certainement la garantie qui convient le mieux au client.

Vous pourrez l’adopter si vous tenez présentes à l’esprit les observations que vous trouverez plus loin.

Suivant la troisième formule de garantie, vous vous engagez, quel que puisse être le défaut, à réparer et changer gratuitement tout élément défectueux.

Je ne vous conseille pas cette solution, bien que certains revendeurs l’emploient pour attirer davantage leurs clients.

Vous serez peut-être inquiet de prendre la responsabilité de garantir un récepteur pour un an, sachant bien qu’il y a des chances pour que vous ayez à exécuter une réparation. Avant tout, considérez qu’un appareil bien construit, .avec des pièces de bonne qualité, peut être garanti avec une probabilité suffisante de succès. Cependant, il n’est pas toujours possible d’utiliser les pièces les meilleures et cela pour deux raisons : la concurrence ne permet pas d’utiliser des produits très chers, ce qui augmente la probabilité des pannes; d’autre part, certaines pièces dites "sélectionnées." ne se trouvent pas dans le commerce.

Il est donc indispensable que le vendeur qui offre la garantie de son appareil puisse vendre sans inquiétude et sans arrière-pensée : il lui sera sans doute nécessaire d’augmenter le prix de vente pour compenser les pannes éventuelles.

Sachez que dans les appareils à courant alternatif, l’accessoire dont le prix est le plus élevé (à part.les tubes) est le transformateur d’alimentation : de l’ordre de 2.000 Frs, ce prix pouvant varier selon les modèles.

Comme d’autre part il est assez rare de trouver simultanément dans le même appareil deux pièces défectueuses, vous avez par ce calcul, une idée du prix maximum du matériel à remplacer pendant le temps de la garantie : on admet, ce qui est le plus courant, que chaque appareil ne tombe en panne qu’une seule fois pendant la première année. Pour les appareils tous courants, l’accessoire le plus onéreux a une valeur d’environ 1.200 Frs (condensateur chimique ou transformateur M.F.).

Donc, en règle générale, pour un récepteur vendu avec garantie, on devra augmenter son prix d’environ 2.000 Frs. Pour les appareils avec garantie totale (y compris les tubes), on pourra porter l’augmentation à 3.500 .ou 4.000 Frs.

Si le client vous le demande, vous pourrez lui remettre, un "certificat de garantie", sur lequel seront indiqués :

Il est recommandé de graver sur le châssis, un numéro d’ordre. Et n’oubliez pas d’inscrire sur tous les certificats de garantie une note de ce type :

Cette garantie ne comprend pas les dommages éventuels causés par les chocs, en cas de mauvaise conservation, de mauvaise utilisation ou de fausse manoeuvre. La garantie cesse dès qu’une réparation a été exécutée par quelqu’un d’autre que le vendeur. La réparation ou révision de l’appareil ne sera effectuée que s’il est accompagné du présent certificat de garantie.

De plus, il est recommandé d’appliquer à l’appareil un cachet de garantie, par exemple sur une des vis qui fixent le châssis à l’ébénisterie, au moyen de cire à cacheter et d’une empreinte.

Les estimations que nous avons données dans cette, leçon, sont évidemment fonction des prix des pièces : par conséquent elles devront être augmentées ou réduites selon les circonstances économiques.

GARANTIE DES REPARATIONS

Je ne vous conseille pas de garantir les appareils que vous auriez éventuellement réparés. Tout au plus, pouvez-vous donner la garantie de la pièce remplacée ; en effet, comment pourriez-vous garantir un récepteur qui n’a pas été construit par vous, et qui a peut-être plusieurs années de service ?

Certains iront jusqu’à garantir les récepteurs qu’ils répareront : en vérité, ceci n’est pas possible, sans augmenter de 2.000 Frs ou plus,le coût de la réparation, chose inacceptable par le client. Il vaut bien mieux être sincère avec votre client et lui dire que vous ne prenez la responsabilité que de l’élément réparé.


N°11 - LES REPARATIONS A DOMICILE

Les clients, qui désirent que le travail soit exécuté à leur domicile sont assez rares ; il s’agit en général de propriétaires d’appareils encombrants, ou d’installations non transportables d’amplification sonore.

Assez rares aussi, sont les clients qui ne tiennent pas à laisser leur appareil dans les mains du dépanneur chez lui.

Il s’agit, en ce cas, de personne méfiantes, qui ont peur que l’appareil ne soit détérioré ; beaucoup s’imaginent que le dépanneur dans son atelier, et à leur insu, remplace systématiquement les tubes, afin d’augmenter son bénéfice.

Parfois, le dépanneur est demandé à domicile par le client dans des cas particuliers où une réparation est urgente, comme dans le cas de panne imprévue au récepteur pendant une émission.

Dans toutes ces occasions, gardez présent à l’esprit, que vous êtes obligé de travailler sous les yeux d’autrui et que, souvent, vous allez vous trouver exposé à la critique de gens qui se disent connaisseurs et ne le sont pas.

Comme vous pouvez facilement le penser, ce type de dépannage est peu souhaitable, surtout pour un débutant : il sera bon de l’éviter le plus possible, à moins que le client n’insiste trop.

Je vous cite ici brièvement quelques inconvénients propres aux réparations à domicile :

  1.  ENDROIT PEU TRANQUILLE pendant la réparation, car le client désirera sûrement avoir des renseignements sur chaque opération; par ailleurs, il sera tout de suite prêt à vous critiquer si vous ne trouvez pas immédiatement la panne.
  2. VOUS RISQUEZ DE PERDRE LA CONFIANCE de votre client, dans le cas où il vous est impossible de réparer le récepteur sur-le-champ, ou bien lorsque le travail se prolonge quelque temps. En effet, beaucoup de gens s’imaginent qu’il suffit d’un simple coup d’oeil pour trouver la panne, sans hésitation : cela n’est pourtant pas possible, même de la part de techniciens experts, et il est parfois nécessaire de passer plusieurs heures pour en venir à bout. Naturellement, dans cette dernière éventualité, le client est tout de suite porté à conclure que ceci est du à votre ignorance ou à votre incompétence.
  3. TRAVAIL PEU RATIONNEL parce que vous ne disposerez pas de tous les appareils de mesure ou pièces de rechange nécessaires. De toute façon, lorsque vous devez exécuter des réparations à domicile, emportez avec vous un fer à souder, un contrôleur universel, quelques tubes courants et des pièces de rechange essentielles, comme condensateurs chimiques, résistances, fils de liaison, etc...
  4. DEPRECIATION DE LA VALEUR DE LA REPARATION, puisque le client,

s’il est présent, pourra calculer le temps employé, la valeur des pièces changées et s’imaginera que le tout revient peu cher, sans penser au fait que vous devez amortir votre carrière de technicien avec les heures d’étude que cela comporte.

Il ne sait pas non plus qu’en radio, un organe de petites dimensions peut avoir une valeur de plusieurs centaines de francs.

Il vaut donc mieux, chaque fois que vous êtes sollicité par un client chez lui peur une réparation, n’y aller qu’avec des instruments de contrôle.

Observez d’abord le récepteur, sans le démonter, détachez ensuite le châssis du meuble et exécutez les tests classiques.

Que vous réussissiez à trouver le défaut ou non, dites, sans commentaire, que vous devez emporter l’appareil à l’atelier pour en compléter l’analyse et en exécuter la réparation.

Dans le cas où le client insiste vivement pour que la réparation soit faite à domicile, avant de commencer votre travail observez attentivement quels défauts présente l’appareil,de façon à comprendre par où vous devez commencer.

Généralement, le client vous donnera des explications peu claires mais écoutez-les avec bonne grâce : vous semblerez sympathique.

Parlez le moins possible et ne laissez pas apparaître d’hésitation ou de doute pendant le travail.

La réparation achevée, assurez-vous par de nombreux essais que le travail est bien fait et corrigez les petites imperfections, même si votre client ne les constate pas : cela augmentera votre prestige et vous donnera la réputation d’être méticuleux dans votre travail.

Quand vous établirez la facture, n’oubliez surtout pas le temps employé pour le dépannage, ainsi que, le temps perdu dans les déplacements (aller et retour de votre atelier .jusqu’au domicile du client).

Si, exceptionnellement, vous aviez été appelé le soir ou un jour férié, tenez-en compte, sans bien entendu, exagérer ; je pense qu’une majoration de 25 à 30% sur ce que vous demandez habituellement est honnête.

Puis ajoutez le prix du matériel employé, le prix de vente et non le prix d’achat, puisque vous-même comme radio-dépanneur, vous achetez chez des grossistes à des prix que le client ne doit pas connaître.

Au chiffre total ajoutez un supplément que vous pourrez toujours supprimer dans le cas où votre client serait une personne habituée à marchander : elle sera satisfaite de l’escompte obtenu et vous n’y aurez rien perdu.

Pour les réparations d’une certaine importance, téléphonez au bout de quelques jours ou assurez-vous auprès du client que l’appareil fonctionne bien; cet intérêt que vous portez au client est une forme de publicité qui, non seulement vous permettra de conserver ce client, mais encore vous en amènera certainement de nouveaux.


N°12 - ESTHETIQUE DES RECEPTEURS

Je vais maintenant vous parler de l’esthétique des récepteurs. Ce point est important, soit que vous vous consacriez à un moment donné à la construction d’appareils, soit que votre spécialité de radio technicien vous oriente vers la fabrication de séries complètes pour la vente aux grossistes.

Ne pensez pas que le fait de parler esthétique, intéresse uniquement le meuble, c’est-à-dire ce qui excite le plus la fantaisie du client.

Un bon récepteur, outre une technique parfaite, doit être intérieurement et avant tout,bien fini : câblage exécuté suivant les règles de l’art : fils, condensateurs et résistances bien disposés.

L’ensemble doit donner l’aspect d’un travail propre, ordonné, d’une exécution irréprochable.

Il ne faut surtout pas négliger les détails. En achetant les pièces détachées, à égalité de prix et de qualité, choisissez celles qui sont les plus finies et les mieux présentées.

Pour ce qui est du cadran, celui-ci doit conférer à l’appareil un aspect de grandeur et une note de couleur, qui rende le récepteur agréable et provoque l’envie chez le client.

Plusieurs Sociétés construisent des cadrans en série; il y en a de tous modèles : il n’y a que la difficulté du choix.

Pour les ébénisteries, ayez toujours présent à l’esprit que le client préfère les appareils de grandes dimensions.

Cependant, dans les récepteurs simples, (à trois ou quatre tubes), il est inutile d’utiliser des meubles trop grands : Cela rendrait l’appareil trop cher, et lui conférerait l’apparence d’une valeur que ne justifie pas sa construction initiale.

Il faut vous tenir informé du style et de la qualité du bois employé par les menuisiers pour la construction des meubles de living rooms, chambres, etc... Vos ébénisteries devront s’allier avec le goût du mobilier.

Même en cherchant à imprimer d’une touche personnelle l’appareil que vous avez construit, il est prudent de ne pas trop vous éloigner de la tendance générale.

Tout ce dont vous aurez besoin se trouve dans les Maisons Spécialisées dans la construction des coffrets de récepteurs.

Respectez les dimensions entre l’ébénisterie et le cadran, de manière à les bien emboîter.

Respectez également les dimensions des boutons de commande dont on trouve des types très différents.

S’il s’agit d’électrophones il est préférable de faire choisir le meuble par le client.

Dans ce but, vous pouvez obtenir des Maisons qui les construisent, les catalogues de leurs fabrications, des plus simples aux plus compliquées.

S’il s’agit d’une demande isolée, vous devrez présenter au client pour la fourniture des meubles un devis séparé de celui correspondant au travail de montage.

Je ne vous conseille pas la construction en série d’électrophones qui, isolément ne sont pas très demandés.

Il existe une clientèle pour les petits récepteurs; je vous recommande de soigner les justes proportions entre le coffret, le cadran et les boutons.

Pour les fabrications en série, on fait maintenant des coffrets en matière plastique, que l’on trouve dans les couleurs les plus diverses.

Si vous avez l’intention de vous lancer dans une fabrication, il est préférable que, pour tous les types d’appareils, vous vous fassiez dessiner par un dessinateur de goût, des projets de meubles, de façon a en avoir une gamme suffisante.

Faites en sorte que votre nom ou sigle, soit gravé sur le meuble ou sur une étiquette dessinée spécialement pour vous.

S’il s’agit de montages demandés de temps en temps vous pouvez faire des décalcomanies avec vos nom et adresse, que vous collerez derrière l’appareil.

Enfin, prenez soin de l’emballage. Chez les fabricants de boîtes vous pouvez trouver à bon prix, des caisses en carton ondulé.

En suivant ces conseils, votre travail sera certainement apprécié et bien rétribué.


N°13 - PRODUCTION DES PIECES DETACHEES RADIOELECTRIQUES

Dans cette leçon je traiterai le point de vue commercial de la construction et de la vente des pièces détachées pour récepteurs radio.

Je commencerai par faire deux remarques :

  1. Commercialement, le domaine de la radioélectricité est très large, c’est-à-dire qu’il n’est pas seulement limité à la réparation et à la construction de récepteurs.
  2. Tout ce qui représente source de profits, en dehors de la réparation et du montage, c’est-à-dire la pièce détachée en général, doit être fabriqué en série. Il s’ensuit donc que la construction des pièces détachées radio doit se base sur une organisation capable de produire des petites quantités ou des séries qui puissent être facilement reproductibles.

Ceci étant admis, je chercherai à vous donner les meilleurs conseils dans le cas où vous voudriez vous consacrer à cette activité.

Comme vous l’avez remarqué, tout appareil radio est formé de très nombreuses pièces que l’on désigne sous le nom de pièces détachées.

Votre volonté, jointe à votre esprit d’initiative et, surtout, à votre esprit d’observation, pourra trouver les raisons d’améliorer, de modifier, ou même de changer complètement un accessoire d’utilisation courante.

Et, si vraiment vous estimez avoir amélioré, si peu soit-il, une pièce, il ne vous restera qu’à commencer sa fabrication et son lancement dans le commerce.

Il faut cependant :

  1. Que vous en construisiez quelques exemplaires avec des moyens de fortune.
  2. Que vous ayez longuement et largement expérimenté la pièce en question par de nombreux tests afin d’en vérifier l’efficacité technique.
  3. Que vous soumettiez à un certain nombre de personnes compétentes l’accessoire, pour avoir un jugement sur son fonctionnement et sur les réactions probables de la clientèle.

Recueillez et examinez les critiques et les observations, utiles à une amélioration ultérieure.

Quand il vous semblera que la pièce répond aux exigences d’emploi, de durée et de goût du public, commencera pour vous la partie plus intéressante mais plus difficile de la réalisation, à savoir : atteindre un prix qui la rende accessible à la vente.

II est nécessaire d’examiner chaque élément de cette pièce pour établir s’il vous est possible de la fabriquer, ou s’il vous faut la faire assembler dans des usines spécialisées.

Je vous conseille, au moins pour le commencement, cette dernière solution. Vous n’en surveillerez que le montage, le fini, l’emballage et l’expédition.

Il faut naturellement disposer d’un certain capital pour couvrir au moins les frais de fabrication et de lancement de la première série.

Vous vous ferez établir par plusieurs maisons, des devis pour la fabrication de chaque élément de cet accessoire et vous choisirez celle qui vous donnera le plus de confiance quant à sa ponctualité, son sérieux et son honnêteté.

A ce devis, ajoutez vos dépenses de main d’oeuvre pour le montage, le coût de la publicité, la commission que vous aurez à donner à celui qui s’occupera de la vente, et naturellement le bénéfice que vous entendez en tirer.

Vous aurez ainsi obtenu le prix auquel vous devrez vendre l’accessoire.

Préalablement, vous vous serez informé du prix de vente de pièces analogues.

Vous le ferez avec une certaine discrétion et sans laisser découvrir vos intentions : vous aurez ainsi les éléments de comparaison entre votre prix et celui de vos concurrents.

Si vous estimez être dans le vrai et pouvoir commencer la vente avec succès, faites-vous échantillonner certains accessoires et montez quelques échantillons définitifs.

Confiez la vente à un bon vendeur, mais seulement après avoir pris un accord bien précis sur le prix de vente et sur le montant de la somme qui lui est allouée comme une commission.

Le succès que votre pièce détachée rencontrera chez la clientèle, vous donnera la possibilité de commencer sa construction en série.

Le lancement de cette pièce peut être accompagne et favorablement appuyé par une bonne réclame sur des revues spécialisées; n’oubliez cependant pas que la dépense de la publicité ne doit pas trop augmenter le coût-, elle doit être proportionnée au prix de vente de l’article.

Si la vente est favorable, vous pouvez faire fabriquer une deuxième série de pièces>plus importante que la première. Rappelez-vous qu’un des secrets du succès est la présentation : soignez le fini (peinture, protection, etc...) et l’emballage.

En outre, si l’accessoire créé par vous représente une nouveauté, vous pouvez déposer, moyennant une modique somme, votre brevet dans les bureaux spécialisés afin que personne ne puisse impunément exploiter ce qui vous a coûté efforts et dépenses.


N°14 - REPARATIONS COMPLIQUEES OU DIFFICILES.

Il peut arriver, parfois, que vous ayez à exécuter des réparations vraiment difficiles et complexes.

Ce sont des cas, qui mettent à dure épreuve votre capacité de technicien radio, votre préparation et votre expérience.

Les techniciens les plus parfaits se trouvent souvent embarrassés devant des cas semblables : il n’est pas toujours facile, du point de vue commercial d’en tirer un profit en rapport avec la somme de travail que cela requiert.

Il peut s’agir d’appareils de construction étrangère, donc peu connus, ou aussi d’un manque de schémas et de pièces de rechange.

Il faut une longue recherche de la panne, qui peut provenir d’une pièce de construction et d’utilisation inhabituelles dans les appareils de radio courants.

La pièce peut être difficile à remplacer par une autre parce qu’il n’en existe pas ou qu’elle est rare.

Il faut alors réparer avec patience où, s’il est nécessaire reconstituer la pièce, en se basant uniquement sur son habileté et en procédant avec bon sens pour éviter de l’endommager définitivement.

Si vous ne réussissez pas tout seul, vous aurez éventuellement à demander des idées et des conseils à des techniciens plus experts.

Il peut arriver que vous réussissiez à trouver le représentant ou le dépositaire de ces appareils : demandez-lui le schéma et la pièce de rechange.

Naturellement, il faudra plusieurs jours pour ces recherches et des délais de correspondance : vous avez à tenir compte de tous ces facteurs quand vous vous engagez à réparer de tels appareils.

Evitez absolument de faire des devis, parce que ce serait pratiquement impossible, et ne fixez jamais de délai ferme pour la livraison.

Faites remarquer tout de suite au client que la remise en bon état du récepteur sera toujours coûteuse, à cause des difficultés énoncées ci-dessus.

Vous pouvez être amené à réparer des appareils réalisés en un seul exemplaire, volontairement ou nécessairement compliqués.

La recherche de la panne sera, comme dans le cas précédent, toujours assez difficile à cause du manque de schéma.

Il s’agit, naturellement, de montages exécutés par un technicien qui pour les motifs les plus variés, ne donne pas le schéma théorique.

Vous pouvez trouver dans ces appareils, les pièces les plus diverses câblées suivant un plan qui vous échappe : vous trouverez la solution avec patience en vous mettant à la place de celui qui a construit le récepteur et vous aurez reconstitué mentalement le schéma.

Egalement ici vous vous trouverez obligé de remplacer des pièces dont la rechange est difficilement trouvable, soit parce qu’elle a été fabriquée il y a longtemps en petites séries vite épuisées, soit parce qu’elle est de fabrication désormais périmée.

Vous comprenez que, s’il n’y a pas la pièce convenable, il peut être nécessaire, de refaire en partie ou en totalité, le circuit avec une dépense dont le client doit être informé avant de commencer le travail.

La perte de temps est considérable : il faut en tenir compte.

Il y a ensuite des réparations pour lesquelles vous serez contacté et qui, bien que rentrant dans le champ de la radio-électricité, ne se rapportent pas aux récepteurs.

Par exemple les amplificateurs Basse Fréquence de sonorisation dont l’usage se répand de plus en plus.

Il existe aussi des appareils médicaux qui nécessitent l’intervention du technicien en cas de panne.

Il ne s’agit pas alors de réparations habituelles : elles nécessitent de votre part, une certaine connaissance de la profession pour pouvoir sérieusement vous engager à les exécuter.

Des réparations semblables peuvent, si les résultats sont bons, vous procurer une nouvelle clientèle et augmenter considérablement votre notoriété.

S’il s’agit d’instruments construits en France, il vous sera facile d’avoir des schémas, références et pièces de rechange par le fabricant.

Tenez présent à l’esprit que si une telle réparation vous est confiée, elle peut éviter au client une dépense importante s’il devait faire appel à un technicien souvent indisponible venant directement de la Société de Construction, parfois très éloignée.

Tous ces facteurs vous serviront pour la facture que vous devrez présenter, le travail achevé.

Fait avec soin, il pourra vous être un bon profit et une bonne affaire pour votre client.

Rappelez-vous, d’être prudent avec les devis, afin d’éviter des pertes quelquefois assez élevées.

Ces réparations, outre qu’elles affirment vos qualités de technicien radio, vous apportent une marge bénéficiaire non négligeable.


N°15 - AMELIORATION DE SES CAPACITES PROFESSIONNELLES

Dans les leçons précédentes,vous avez recueilli mes conseils quant à l’activité commerciale d’un technicien Radio.

Je pense qu’il est utile de les garder en mémoire, ils vous suivront certainement dans toutes les circonstances à venir.

Ce que nous savons de la technique de la radio, n’était certainement pas connu quelques années auparavant, et dans quelques années, d’autres notions nous viendront qui augmenteront notre expérience, et enrichiront nos études.

Il faut donc vous tenir le plus au courant possible, pour être toujours prêts à servir les clients, qui vous confieront des travaux de mise au point ou de dépannage d’appareils toujours plus modernes, de récepteurs toujours plus originaux.

Il vous est nécessaire de ne jamais vous arrêter dans vos études et y de vous tenir informé des nouveautés et des perfectionnements, qui sont portés à votre connaissance.

Continuellement, dans les laboratoires, et les industries, on crée quelque chose de nouveau dans le domaine de l’électricité comme d’ailleurs, dans toutes les autres branches de la science.

Chaque jour, des techniciens recherchent ce qui est encore mieux.

Bien sûr, cela a toujours été dans le passé, car autrement on ne serait jamais arrivé aux récepteurs modernes dont les ancêtres étaient des appareils rudimentaires, que l’on croyait déjà parfaits.

L’électronique qui englobe la radioélectricité est une science jeune : son avenir grâce aux travaux permanents des chercheurs et des techniciens, ne peut manquer de nous offrir, toujours de nouvelles merveilles.

Il devient ainsi indispensable que, dans l’avenir, vous ouvriez votre esprit aux nouvelles possibilités et que vous ne vous arrêtiez pas seulement à ce qui a déjà été fait : que vous deveniez technicien, ou vendeur, ou radiodépanneur, n’oubliez pas ce conseil.

Si vous êtes vendeur, soyez toujours à l’avant-garde du progrès, et vous trouverez une plus grande clientèle.

En outre, vous aurez des avantages matériels immédiats, car un nouvel appareil, vraiment révolutionnaire, est payé volontiers beaucoup plus cher que sa valeur réelle.

Une clientèle déterminée désire particulièrement avoir en premier ce qui existe de plus perfectionné dans le commerce.

Cela satisfait l’orgueil de certains et, pour d’autres, la passion qu’ils ont pour la radio. Dans tous les cas, il s’agit de clients qui payent sans lésiner.

Si vous êtes réparateur, il est anormal que vous soyez obligé de refuser le dépannage d’un nouveau modèle, parce que vous ne le connaissez pas.

Vous décevrez le client et on mettra en doute votre habileté.

Comme technicien industriel enfin, il est d’autant plus important d’être au courant des perfectionnements et des nouveautés que vous êtes en face de concurrents qui eux ne s’endorment pas : que vous soyez à votre compte ou salarié dans l’industrie, le problème reste le même.

Celui qui présente sur le marché un nouvel appareil plus évolué, a une plus grande possibilité de combler le goût de l’acheteur et d’augmenter ainsi les ordres de la clientèle. Mais comment faire, vous demanderez-vous, pour connaître à temps ce que le progrès met à ma disposition ?

Il y a en France et à l’Etranger beaucoup de revues spécialisées.

Leurs articles sont rédigés par des ingénieurs et des techniciens de haute valeur ; le but de ces revues est précisément de faire connaître ce qui se crée et se développe, dans le monde entier, dans le domaine de la radio-électricité.

Par ces revues, vous pouvez apprendre ce qui intéresse votre perfectionnement.

Plus loin dans ces cours de radio, EURELEC vous conseillera les meilleures revues et les plus utiles. Il vous sera également donné toutes les indications pour l’achat des livres et des manuels, qui vous serviront à compléter vos connaissances en radio-électricité.


N°16 - LE LABORATOIRE DU RADIOTECHNICIEN

Même si vous ne vous destinez pas à la vente des récepteurs et que vous vous limitiez seulement au laboratoire de réparations, vous devez toujours vous rappeler que vos relations avec le public seront fréquentes et que l’aspect de votre travail a une influence sur la confiance que le client doit avoir en vous et dans votre travail.

Vous n impressionnerez pas favorablement la clientèle en faisant seulement appel à vos capacités, si vous négligez l’ordre, la propreté et la présence autour de vous de tous appareils nécessaires. Vous pourrez avoir étudié, et avoir acquis avec l’expérience toutes les notions nécessaires pour vous croire un bon dépanneur, vous ne pourrez jamais persuader le profane de votre capacité en travaillant avec une paire de pinces et un tournevis.

Sans parler des appareils et des outils superflus, il est absolument nécessaire que vous ayez tout ce qui peut vous être utile pour monter un laboratoire et travailler commodément.

Si vos possibilités sont limitées vous pouvez pour commencer, vous procurer l’indispensable et, par la suite vous faire faire plusieurs offres par différents fournisseurs avant de vous décider à acheter.

Essayez d’avoir à votre disposition un local bien éclairé qui vous permette de travailler le plus souvent possible avec la lumière naturelle.

La table de travail doit être spacieuse de manière à pouvoir commodément servir au démontage simultané de deux appareils et qu’il y ait place pour en avoir au moins un en essai.

Au-dessus de la table, vous placerez les appareils de mesure : ceux qui sont encombrants de manière fixe, à portée de la main pour qu’ils soient facilement maniables.

Je vous recommande l’installation d’un nombre suffisant de prises de courant aux points facilement accessibles.

Il est utile d’avoir à sa disposition un transformateur complété par un panneau sur lequel sont installées plusieurs prises avec toutes les tensions intermédiaires, par exemple de 50 à 500 Volts.

Ce n’est pas difficile à construire et vous pouvez vous-même en exécuter le montage.

Pour l’achat éventuel d’appareils, EURELEC pourra très bien vous conseiller, en vous indiquant les modèles de bonne qualité au meilleur prix.

Je vous conseille aussi de vous procurer peu à peu, au moins deux exemplaires de chaque tube que vous devrez acheter pendant le cours de réparations, SURTOUT S’IL S’AGIT DE TYPES COURANTS.

Vous aurez ainsi une réserve de tubes qui vous sera très utile pour vos travaux futurs et que vous garderez soigneusement classés.

Vous ferez de même pour les résistances et les condensateurs.

Achetez au moins 5 ou 6 pièces de chaque capacité et résistance, naturellement de bonne marque.

Vous éviterez ainsi de recourir au grossiste pour un seul condensateur ou une résistance, et les pièces supplémentaires vous seront toujours utiles.

En outre munissez-vous de différentes sortes de conducteurs de types divers, bande isolante, étain, etc...c’est-à-dire de tous les matériaux habituels, que pendant le cours, vous avez utilisé dans les expériences et dans les montages) ils vous seront toujours nécessaires pour votre travail.

Ensuite, si vous devez exécuter souvent des bobinages, vous pourrez vous procurer une bobineuse à moteur avec compte-tours.

L’expérience et le type de travail, vous conseilleront l’achat d’outils et instruments supplémentaires qui vous serviront à accélérer et à améliorer votre productivité.

Mais faites toujours bien attention et ne vous laissez pas enthousiasmer par un outil qui, à première vue, peut vous sembler merveilleux.

S’il vous est offert par un représentant,demandez à ce qu’il vous le laisse à l’essai pendant un certain temps.

Si au contraire, vous devez le demander directement au grossiste ou au fabricant, informez-vous auparavant auprès de ceux de vos amis qui l’ont déjà utilisé et qui vous donneront franchement leur avis sur son fonctionnement et sa qualité.

Faites en sorte que votre laboratoire soit toujours bien ordonné et propre : vous travaillerez mieux, et le client en sera favorablement impressionné,

Enfin, après autorisation de la mairie, mettez à l’entrée de votre laboratoire, une plaque avec votre nom et votre qualité de technicien radioélectrique. Faites, même, sur une petite échelle, un peu de publicité.

Vous pouvez la faire de plusieurs manières.

Par exemple vous pouvez distribuer un certain nombre d’imprimés à des amis ou connaissances en leur demandant de les diffuser à leur tour.

Ces imprimés devront notamment indiquer votre ADRESSE, votre numéro de téléphone éventuel et bien en évidence votre activité.

Ou vous pourrez faire imprimer quelques affiches que vous remettrez à certains magasins de votre quartier, de manière quelles soient exposées en évidence.

Si vous disposez de moyens, vous pouvez rédiger un contrat avec un journal local pour une publicité périodique.

Enfin, pour pouvoir exercer votre activité,il vous faut une autorisation spéciale et il vous faut accomplir certaines formalités.

Dans une prochaine leçon,je vous donnerai toutes précisions à ce sujet.


N°17 - MAGASIN DE VENTE ET INITIATION A LA VIE COMMERCIALE

Cette leçon est particulièrement destinée à la catégorie des correspondants d’EURELEC qui, le cours fini, désirent ouvrir un magasin de vente et de dépannage d’appareils radio.

Pour ouvrir un magasin qui n’existait pas auparavant, il faut suivre les règles suivantes :

  1. Choisir avec soin la localité où s’ouvrira le magasin. Cela a beaucoup d’importance, car l’emplacement d’un magasin peut en faire une affaire prospère ou non.
    Sont intéressants les endroits très peuplés et de grand passage, car le public vient facilement acheter dans un magasin situé dans une rue où il passe très souvent (en particulier la rue principale de la localité).
  2. L’endroit étant choisi, informez-vous si, aux alentours, existent d’autres magasins semblables au votre. S’il en est ainsi, je ne vous conseille pas de vous placer parmi des concurrents, qui risquent de ne pas vous rendre la vie facile.
    Il est normal qu’il en soit ainsi, car un nouveau magasin représente une diminution certaine de clientèle pour les magasins existants.
  3. S’il n’y a pas de concurrent aux alentours, il faut chercher un local bien adapté.

Il est souhaitable de disposer d’une vitrine sur la rue pour pouvoir exposer les appareils, et d’une pièce derrière le magasin, pour en faire votre laboratoire.

Si vous disposez de moyens suffisants, vous pouvez acheter le local ; sinon il vous faudra le louer.

Dès cette première opération, soyez très prudent, car il n’est pas toujours avantageux de s’engager à payer un loyer très élevé avec l’espoir d’en couvrir facilement son montant.

En outre, le loyer établi, exigez un bail à longue échéance qui vous mette à l’abri de difficultés dans les années à venir.

Si, par la suite, vous deviez quitter votre magasin, vous pourrez en retirer plus de profit si le bail est bien fait et a encore une longue durée.

Quand le local sera disponible, et avant de le louer, vous devrez vous munir des permissions et autorisations nécessaires pour exécuter votre profession ; à cette occasion, dans une prochaine leçon je vous donnerai des conseils détaillés.

Veillez ensuite, au nettoyage et à l’ameublement intérieur du magasin et du laboratoire et, s’il est nécessaire, à la réfection de la façade et à la mise en place de l’enseigne.

Dans l’ameublement, sachez que la simplicité est toujours signe de bon goût et que le client entre volontiers dans un magasin propre et organisé, où la marchandise est bien exposée.

Cherchez à ce que la vitrine ait une bonne luminosité, sans objets inutiles, et que tout le local soit bien éclairé.

Si la façade est en mauvais état vous pouvez la refaire de diverses façons, il en est de même pour l’enseigne.

Cependant, ces travaux doivent être soumis à des règlements communaux.

Naturellement, tous ces frais dépendent de votre disponibilité d’argent ; il ne faut pas tout dépenser dans l’ameublement.

C’est une règle de prudence et de bon sens que d’établir au commencement, un budget des dépenses. Sachez qu’il y a toujours des imprévus auxquels vous devez faire face. Vous pouvez disposer de votre capital comme suit :

Je vous déconseille, de la façon la plus absolue, de commencer votre activité en faisant des emprunts.

L’activité commerciale ne donne pas toujours les profits espérés dans les délais prévus ; certaines fois, l’achalandage d’un magasin demande des mois de sacrifices. La clientèle ne vient jamais d’un seul coup mais progressivement.

Il faut se la créer en la servant bien, avec des bons produits, en établissant des prix de vente et de réparation honnêtes.

Il faut donc commencer avec un certain capital et ne se fier qu’à ses propres moyens.

Vous devrez, naturellement, vous munir d’un certain nombre d’appareils stockés au magasin, et cela vous pourrez le faire en vous adressant aux constructeurs.

Dans ce cas, vous devez user de toute votre habileté. Fixez votre choix sur les récepteurs de vente sûre mais n’en prenez pas trop.

Cherchez à avoir des appareils des meilleures marques de façon à offrir au client le plus large assortiment possible.

En outre, insistez pour obtenir en dépôt, les récepteurs de placement plus difficile (combinés radiophono, appareils de télévision, appareils de haute fidélité).

Normalement, les constructeurs tiennent beaucoup à cette forme d’exposition de leurs produits auprès des commerçants, et donnent des avantages intéressants : c’est d’ailleurs leur intérêt.

Le prix de vente au public des appareils radio est établi par le fabricant qui, habituellement, donne au revendeur une marge bénéficiaire qui va de 33% pour les appareils courants à un maximum de 50 % pour les appareils de valeur.

Si vous effectuez le paiement comptant, vous pouvez profiter d’une réduction supplémentaire qui varie de 2 à 5 %.

Ces remises représentent pour vous le profit brut dont il vous faut soustraire les frais de transport et parfois ceux d’emballage.

Je vous donne ici un exemple simple :

Prix de vente au public .hors-taxe locale, établi par le fabricant

50.000 F

Remise moyenne 40%

20.000 F

S/T

30.000 F

Escompte pour paiement comptant 2 %

600 F

S/T

29.400 F

Transport et emballage

700 F

Coût effectif de l’appareil

30.100 F

La taxe locale est de 2,75 % et payable entièrement par le client : le prix de 50.000 Francs est majoré de 1.375 Francs qui sont dus par vous à l’Etat.

Reste pour vous une marge de 19.900 F.

Ce bénéfice n’est pas net, c’est-à-dire qu’il devra partiellement servir à couvrir les frais généraux (loyer, lumière, personnel, taxes, etc...) avant de laisser un bénéfice net.

Les fabricants souvent, vous fourniront le matériel de publicité pour leurs appareils.

VENTE A TEMPERAMENT

Il est fait un usage important de la vente à tempérament qui facilite l’écoulement de la marchandise et satisfait une partie de la clientèle.

Il est prudent qu’elle soit faite avec les précautions suivantes :

  1. Avant de livrer l’appareil, s’informer, d’une façon discrète, et éventuellement au moyen d’organismes spécialisés, des conditions financières et de la moralité du client.
  2. Se faire délivrer une avance égale au moins à 20 % de la valeur de l’appareil.
  3. Augmenter le prix à tempérament de 1 % par mois pour se couvrir des frais de banque et des intérêts.
  4. Faire signer par le client des traites à échéances mensuelles.

Ces traites sont normalement acceptées en paiement par les maisons qui fabriquent les appareils de radio.

RACHAT ET REPRISE DE VIEUX APPAREILS

Il n’est pas toujours conseillé de racheter de vieux appareils : il doit s’agir en tout cas, de récepteurs usagés mais assez récents.

De façon générale, leur évaluation peut être faite selon les conditions dans lesquelles ils se trouvent et elle est toujours en rapport avec la valeur du récepteur neuf correspondant.

De toutes façons, il ne faut jamais les évaluer à un prix plus élevé que le bénéfice que l’on tire de la vente de l’appareil neuf.

Si, par exemple, vous vendez 50.000 F un récepteur sur lequel votre bénéfice brut est de 20.000 F, l’évaluation de l’appareil usagé ne devra jamais dépasser ce chiffre.

Cela est donné à titre purement indicatif parce que l’évaluation des appareils d’occasion n’est pas chose facile : on n’y arrive qu’après des années d’expérience, sans que cela soit toujours profitable d’ailleurs.

Abstenez-vous dans la limite du possible, de reprendre les récepteurs d’occasion.


N°18 - ACHAT OU REPRISE D’UN MAGASIN DE RADIO

Pour compléter ce que je vous ai exposé dans la leçon précédente, je vais vous parler maintenant de la possibilité de reprise d’un magasin d’appareils radio.

On ne doit accomplir cette opération que si les conditions suivantes favorables peuvent être réalisées :

  1. Le prix de reprise doit être proportionné à ce que l’on achète.
  2. Le stock de marchandises du magasin doit être d’un type et d’une qualité encore vendable.
  3. Le magasin possède une surface minimum de vitrine.
  4. Toutes les licences et autorisations doivent être en règle.
  5. Le loyer n’est pas excessif et la location d’une durée encore assez longue.

Tout d’abord, si vous voulez ouvrir un magasin de VENTE seulement, il faut :

  1. Vous inscrire dans les. deux mois après le début de votre activité au Registre de Commerce de l’endroit.
  2. Vous procurer auprès du Greffe du Tribunal de Commerce;
    1. Livre journal.
    2. Livre inventaire.
    3. Feuilles d’inscription et d’immatriculation.

Si vous désirez ouvrir un MAGASIN DE VENTE ET REPARATION :

  1. Vous devez être possesseur du C.A.P (Certificat d’Aptitude Professionnelle) : pour passer ce certificat, déposez votre demande à la Direction de l’Enseignement Technique.
  2. Vous devez être titulaire de la Carte Professionnelle : adressez-vous pour l’obtenir à la Chambre de Commerce de votre région ou au Syndicat du Métier correspondant.

Quelques commerçants croient que le simple fait de posséder un magasin modestement achalandé peut les autoriser, en cas de cessation de bail, à demander des prix disproportionnés par rapport à la valeur réelle de leur magasin.

Celui qui achète doit vérifier s’il existe vraiment une reprise valable (clientèle déjà faite).

Il est possible d’effectuer cette vérification à l’aide de la comptabilité que l’on doit toujours demander à voir. Vous pourrez ainsi, vous faire une idée du volume des ventes et du chiffre d’affaires du magasin.

Vous pourrez évaluer combien rapporte le magasin en proportion du capital employé pour l’acheter et tenir compte du temps qu’il faudrait pour installer un nouveau magasin de même valeur.

Donc, pour reprendre un fond de commerce déjà installé, il faut disposer d’un capital immédiat tandis qu’en ouvrant un magasin, on a certainement moins de dépenses initiales : il faut patienter, pour se former petit à petit une clientèle rentable.

C’est précisément le prix demandé pour la reprise qui pèse sur le prix d’achat.

Arrêtez par des négociations intelligentes ce prix, qui peut dépendre de la position même du magasin, de son ameublement, de son état de vétusté, et du stock de marchandises qui existe, ce qui exige d’en faire l’inventaire.

Il faut aussi valoriser, au prix coûtant, les pièces détachées et appareils neufs et de type récent, et bien au dessous du prix, ceux qui sont plus vieux et donc plus difficiles à vendre.

En outre, vous devez vous rendre chez le propriétaire de l’immeuble pour vous faire confirmer la durée de la location, le prix du loyer, le mode de paiement (mensuel, trimestriel, semestriel), les charges etc...

Si la location est près du terme, assurez-vous que vous pourrez la renouveler aux mêmes conditions.

Assurez-vous aussi de la régularité de vos autorisations et de la cession de bail.

Pour le contrat de cession de bail, allez avec le vendeur, chez un notaire qui devra vérifier qu’il ne reste pas de taxes impayées.

Le vendeur s’engagera à communiquer aux fournisseurs et éventuellement aux clients les plus importants, le changement de propriétaire. De toutes façons, il devra vous laisser la liste de sa clientèle.

Quand vous serez entré définitivement en possession du magasin, procédez, si vous le jugez nécessaire, à une remise en ordre de la marchandise, en la complétant par de nouveaux modèles de façon à ce que le public puisse constater l’amélioration survenue à la suite du changement de propriétaire.

Vous pouvez commencer ainsi votre nouvelle vie de commerçant.

Soulignons qu’il n’est pas toujours facile de traiter avec le public : c’est seulement avec le temps qu’on apprend à connaître la mentalité des clients et la meilleure manière de se comporter avec eux, pour en tirer les meilleurs avantages possibles.

Je ne pense pas seulement aux avantages matériels, mais à la confiance et à l’estime que nous devons obtenir des autres.

La politesse est la meilleure qualité d’un bon commerçant.

Aimable avec celui qui dépense 100 francs comme avec celui qui dépense 100.000 francs ; poli aussi bien avec celui qui est mal intentionné qu’avec les gens malhonnêtes ou désagréables.

A la politesse, ajoutez toujours la plus grande honnêteté, le maximum de sérieux et de courtoisie dans tous vos rapports avec les clients et les fournisseurs.

Rappelez-vous que vous êtes au service du client qui vous donne la possibilité de faire votre travail : c’est lui et lui seul qui vous procure le gain qui est le but de toute entreprise commerciale.


N°19 - INITIATION A L’ACTIVITE PROFESSIONNELLE

Je vous ai donné, dans la leçon précédente, l’énumération des autorisations nécessaires pour l’ouverture d’un magasin de vente.

Si vous ouvrez un Magasin avec Réparations, les pièces à fournir à la Chambre des Métiers de la localité ou du département pour votre inscription sont les suivantes :

1- Références Professionnelles (Certificats de travail, C.A.P., diplômes......) justifiant de l’apprentissage ou d’un exercice prolongé du métier.
2- Quittance de loyer ou Certificat de Domicile ou Bail pour le local de l’atelier
3- Photographie d’Identité
4- Pièce d’Identité

Les Etrangers doivent être titulaires de la carte d’Identité d’Artisan.

Au cas où la profession est exercée au domicile, l’accord au moins tacite du propriétaire est nécessaire.

COMPTABILITE

ïl vous faut tenir en ordre permanent le Livre Journal et le Livre Inventaire qui sont des documents officiels que les services de la Direction des Impôts peuvent être amenés à consulter pour vérification.

A ces deux documents s’ajoutent le recueil des Copies de Lettres et le Bilan (s’il s’agit d’une Société).

Cet ensemble d’écritures constitue les LIVRES DE COMMERCE ; fait assez exceptionnel en matière juridique, les livres de commerce sont des documents admis comme preuve en faveur du commerçant devant le Tribunal de Commerce.

Par opposition, quand ces documents sont mal tenus, les commerçants en faillite ou en faillite judiciaire peuvent être déclarés banqueroutiers.

LE LIVRE JOURNAL est un registre sur lequel doivent être Inscrite jour après jour et dans l’odre chronologique toutes les opérations du conférée, toutes les sommes qui entrent dans la caisse ou qui en sortent

Mêm les sommes dépensées par le commerçant pour ses besoins personnels et ceux de sa famille doivent y figurer ; il suffit que le total de ces ses soit énoncé en bloc pour chaque mois.

L’INVENTAIRE est un état descriptif et estimatif de tout ce compose votre avoir comercial.

La loi prescrit seulement qu’il soit dressé un inventaire année après la fin de l’exercice annuel.

Tout commerçant est tenu de conserver les LETTRES qu’il reçoit et de copier sur un registre celles qu’il envoie (en pratique, on en conserve des doubles).

Ces documents doivent être tenus par ordre de dates, sans blanc, lacunes ni transports en marge ; on ne doit y faire ni grattages, ni ratures. Lorsqu’on s’aperçoit d’une erreur, il faut la rectifier au moyen d’une écriture nouvelle en sens inverse.

En outre, il vous faut, avant de vous servir d’un livre, le faire coter, parafer er viser soit par un juge au tribunal de commerce, soit par le maire ou son adjoint

Enfin, les livres obligatoires devront être conservés pendant 10 ans à partir de leur clôture, et non de leur ouverture.

TAXES

Les taxes à payer à l’Etat sont de deux ordres :

DECLARATION DES RECEPTEURS

Tout récepteur de Radio, doit acquitter une taxe annuelle à la Radiodiffusion-Télévision Française, et doit par conséquent être déclaré au Service des Redevances.

Cette règle concerne aussi bien les récepteurs que vous fabriquez pour la vente, ou que les appareils de marque que vous revendez à vos clients.

II appartient à tout vendeur de déclarer à la Radiodiffusion le nom de l’acheteur auditeur : pour obtenir dans les meilleurs délais les formules de déclaration qui vous sont nécessaires, faites votre demande par lettre directement à :

R.T.F. Service des Imprimés
37, rue Dussoubs
PARIS 2°

ou au Service de la Radiodiffusion de votre région.

Je rappelle qu’une seule redevance est exigible pour les récepteurs de radiodiffusion (postes fixes, donc à l’exclusion des postes portatifs et des récepteurs auto-radio) appartenant à un même auditeur et installés dans le môme lieu familial si le foyer est composé exclusivement des conjoints et des enfants à charge.


N°20 - CONCLUSION

Vous voici maintenant arrivé à la fin du cours et des leçons de formation commerciale.

Si le but de cette étude n’a été pour vous qu’un simple passe-temps et que votre désir de pénétrer dans la science de la radio ait été satisfait, la part commerciale de ce cours aura éclairci en vous pas mal de notions et vous aura montré ce qu’était la préparation nécessaire à un bon technicien pour devenir un bon commerçant.

Vous vous servirez de ces règles simples, mais exactes, toutes les fois que vous serez le client et ce que vous avez appris, vous permettra une meilleure compréhension de votre vendeur.

Connaissant ce que représentent dépenses et gains, vous ne demanderez pas de comptes absurdes et vous pourrez toujours prétendre au juste et à l’honnête.

Maintenant vous aurez soin de n’exiger que ces qui est possible et vous penserez au travail fatigant du commerçant technicien pour répondre à une clientèle toujours plus nombreuse et plus difficile.

Ces leçons ne vous ont donc pas été inutiles, et je vous souhaite de ne pas vous arrêter en si bon chemin.

Le dosa aine de 1a radio est suffisamment vaste et les possibilités d’apprendre sont nombreuses.

La télévision ne fait que débuter ; c’est à vous de compléter ce que vous connaissez déjà, en étudiant cette nouvelle branche de la radio-électricité.

Si l’étude a été pour vous un moyen d’obtenir du travail, une place dans une usine, ces leçons commerciales n’ont pas été non plus inutiles.

Vous aurez appris quelles sont les difficultés que le technicien doit rencontrer pour construire, faire connaîtra et recueillir le fruit de son travail.

Cela vous permettra d’aimer un peu plus votre travail et de collaborer plus étroitement avec vos supérieurs de manière à vous perfectionner encore. Ainsi la société qui vous emploiera ne sera jamais dépassée par la technique et ne manquera pas de cette activité qui est la source de tout bien-être.

Mon souhait est que vous puissiez, par un perfectionnement continu, trouver dans la radio-électricité toujours de plus grandes satisfactions et que votre employeur soit content d’avoir comme technicien, un membre de la grande famille qu’est EURELEC.

Enfin, pour ceux qui à la fin de ce cours, comment leur propre vie commerciale, soit avec un laboratoire de radio-dépannage, soit avec un magasin de vente, ces leçons auront certainement été utiles et il serait bon que, dans l’avenir, ils les relisent pour ne pas oublier les règles principales qui sont à la base de chèque entreprise commerciale.

Même si elles paraissent simples, elles sont le condensé d’une longue expérience dans le commerce de la radio : elles vous ont fait connaître ce qu’il y a d’indispensable à savoir avant de commencer une nouvelle vie.

Sans préparation, il est facile de se tromper, et votre erreur peut alors coûter : argent, espoirs, rêves.

Je souhaite, par ces conseils, vous avoir mis dans les meilleures conditions pour éviter les erreurs et surmonter facilement les obstacles inévitables de la vie commerciale.

Tout n’ira pas toujours parfaitement, vous aurez quelquefois des ennuis : clients mal disposés, fournisseurs trop exigeants.

Mais rappelez vous que vous devez toujours agir avec calme et chercher à obtenir la solution d’un .accord sans vous retrancher derrière des positions arrêtées.

Une légère concession est souvent préférable à une mauvaise publicité provoquée par un accès de mauvaise humeur.

De tels écarts qui se répéteraient pourraient ruiner une entreprise.

A tous, je souhaite que ce cours marque le commencement d’une orientation ou d’une activité nouvelles, que par la radioélectricité vous puissiez trouver beaucoup de satisfactions doublées d’avantages matériels intéressants.